Passion gitane

dimanche 27 janvier 2019

1. Le Père François Brune s'en est allé

Le 16 janvier 2019, le Père François Brune, prêtre, théologien 
et brillant enquêteur sur l'au delà et les apparitions mariales, 
est allé rejoindre les sphères de lumière.
Il avait 87 ans.

Ses obsèques ont eu lieu ce lundi 21 janvier à Paris

 Il s'est d’abord fait connaitre en écrivant un best seller : " les morts nous parlent "


Il est parti juste après être devenu prêtre orthodoxe, 
même si sa Foi était orthodoxe depuis très longtemps.
Par respect pour lui je me sens le devoir de le mentionner.

J'ai souvent parlé ici de la transcommunication instrumentale qui m'est " tombée dessus " en 1992 et le destin faisant bien les choses, j'ai alors dans la foulée très vite connu " Les morts nous parlent " et son auteur, le Père François Brune.
 Je me souviens de l'agréable sensation produite par la douceur de sa voix lorsqu'il m'avait appelée. Puis ce fut le premier rendez-vous à Paris, l'écoute de mes messages (il le fera de temps en temps au début) et la première conférence dans ma ville.

 Nous échangions : Lui de ses problèmes avec l'église, de par ses recherches, moi des miens avec la même église : A l'âge de 14 ans environs, parce que j'étais brûlante d'amour pour le Christ depuis longtemps, j'avais délibérément tourné le dos à cette l'église lorsque j'avais découvert que l'église romaine avait très tôt trahit le Christ, dans ses faits et actes, à des moments précis.

 Donc cela n'avait rien à voir avec des concepts théologiques dont j'ignorais tout à l'époque, comme la plupart des " fidèles ", mais qui influencent sournoisement.

J'étais donc préoccupée : Je suis retournée devant l'église de Maison Alfort où j'avais effectué ma profession de foi exaltée (autrefois communion solennelle ) comme un pèlerinage.
Je n'ai pas pu traverser et j'ai pensé : " Eglise, je te renie ! ". C'était décidé.
Je restais donc plusieurs décennies sans aller à la messe et m'en portais très bien.
Et je je vécu, hors église, des très belles expériences à propos de Dieu.
Mais j'avais conscience que c'était là que j'avais entendu pour la première fois la parole de Dieu et progressivement, qu'il y avait quand même des prêtres très bien. Mais j'étais révoltée..

Donc je ne jetais pas le " bébé avec l'eau du bain " . Même si j'abandonnais mes projets, je gardais un amour passionnel pour le Christ.
Et Dieu n'avait pas finit de me tourmenter  :)

 Je racontais cela au Père brune et lui dit que la transcommunication instrumentale était un cadeau de Dieu. Même si refusé par l'église. Il était d'accord bien sûr.

Mais jamais il n'a tenté de m'influencer dans une direction ou une autre au niveau des confessions chrétiennes.
De sa présence irradiait l'amour de Dieu, cela suffisait


 Ce n'est que plus tard, en me disant : " Le père Brune est prêtre, il a écrit des livres sur Dieu ? Allons voir.." Et j'ai alors découvert et comprit beaucoup de choses sur son cheminement spirituel..


En attendant, voulant remercier l'au delà pour mes premiers messages enregistrés sur magnétophone, je proposais au Père Brune une première conférence où on à eut une forte emotion.

 A l'époque, je n'avais pas encore d'Association. En effet, je n'ai créé mon Association " Le fil d'Ariane " que l'année d'après. Mais matériellement, je pouvais me permettre de financer personnellement une conférence pour faire venir le Père Brune ( salle, affiches, etc..). Je n'avais jamais fait cela, mais j'étais soulevée de reconnaissance envers l'au-delà. On me donna quelque conseils et j'avais eu de l'aide pour coller les affiches. J'avais des ailes malgré ce travail intense qui me passionnait et continuera à me passionner.

 La première conférence arrivée, le Père Brune, moi et des copains venus m'aider pour les entrées, étions fin prêts. Silence...Aucun bruit de pas, de conversations, pas un chat ! Personne.

Pourtant, j'étais dans l'acceptation totale. Je m’appuyais à un moment contre le mur en me disant que j'acceptais que cela soit ainsi. Ce silence dura longtemps...Le Père brune me regardait d'un air apitoyé quand un brouhaha se fit entendre. Ce brouhaha enflait et soudain la foule ! Les gens se bousculaient. Mais un monde ! Cet hôtel avait deux entrées et les gens s'étaient trompés, tout simplement.

Il y avait tellement de monde qu'on du en refuser la moitié et prévoir une autre conférence. Cinq autres s'ensuivront ( TCI, NDE). Des gens étaient assis par terre dans l'allée centrale où l'on pouvait tout juste marcher. Pourtant, la salle était grande !
Le Père Brune en souriant disait que si il y avait eu les pompiers, on était en infraction!

 Que de souvenirs de ses conférences ! Je n'ai malheureusement pas de photos à poser de ces moments si enrichissants, comme le font d'autres Associations, car je ne pensais pas à demander à des amis de prendre des photos, cela ne me venait pas à l'esprit. Je le regrette maintenant, c'est dommage.


Les gens le réclamaient souvent et il parcourait la France et le monde pour témoigner des contacts avec l'au-delà, propager l'espérance que la mort n'est pas la fin mais un passage vers un autre monde bien réel. Que la séparation d'avec nos aimés n'est que temporaire.

 Par ses interventions publiques et ses écrits, il faisait renaître l’espérance que la mort n'est qu'un état provisoire s'ouvrant vers une autre existence, il redonnait vie aux textes sacrés souvent vidés de leur substance profonde.

François Brune,  18 août 1931 - 16 janvier 2019


Il accumulait les preuves sur l'après vie avec une précision quasi obsessionnelle. Toujours à l'affût des dernières découvertes, aussi bien au sujet de l'au delà que des apparitions mariales, le père Brune enquêtait avec un soucis de précision et d'exactitude rare.,
Il avait, lorsqu’on lui portait témoignage de quelque chose, une compréhension et un discernement exceptionnel.

Et il pouvait se montrer si attentionné parfois, ( plusieurs personnes ont témoigné de ce fait pour leur compte ) , lorsqu'il s'inquiétait au sujet de gens que je connaissais, même si lui ne les connaissait pas !

Pour tous ces moments qui resteront gravés en moi, tous nos échanges même téléphonique à une période, toutes ces conférences où il est venu dans ma ville pour porter son message d'amour et d’espérance , je ne lui dirais jamais assez : MERCI PÈRE BRUNE ! MERCI!

Je suis sûre que vous êtes dans les bras de la Sainte Vierge que vous avez si bien servie et dans l'amour infini de Dieu, je n'en doute pas !

Voici son dernier message vocal à peu près 27 jours avant son départ, sa "naissance au ciel " comme disent les orthodoxes.
Son message rappelle la parabole du fils prodigue..
Sa voix est fatiguée mais compréhensible :



Ses livres :
















Pour tous renseignements au sujet de certains livres, vous pouvez vous adresser à :

 JmgEditions 

 8, rue de la mare 
Agnières, Picardie, France 
 m.me/JmgEditions 
 Appeler 03 22 90 11 03 

 JMG est Jean Michel Grandsire grace à qui j'ai pu assister en direct sur internet, aux obsèques du Père Brune, comme pour tous ceux qui ne pouvaient pas se déplacer. Un moment de grande émotion.
Merci encore à JMG.

mardi 20 novembre 2018

1. Éternelles guitares

Un peu de musique et de rythme avec une chanson que j'adore..

Pas question de sombrer dans la mélancolie..Même si c'est difficile.
Bonne soirée à tous.




Charles Aznavour 22 mai 1924 - 1er octobre 2018




Les deux guitares.

Deux tziganes sans répit
Grattent leur guitare
Ranimant du fond des nuits
Toute ma mémoire
Sans savoir que roule en moi
Un flot de détresse
Font renaître sous leurs doigts
Ma folle jeunesse

Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

Jouez tziganes jouez pour moi
Avec plus de flamme
Afin de couvrir la voix
Qui dit à mon âme
Où as-tu mal, pourquoi as-tu mal ?
Ah t'as mal à la tête
Mais bois un peu moins aujourd'hui tu boiras plus demain
Et encore plus après-demain
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

Je veux rire et chanter
Et soûler ma peine
Pour oublier le passé
Qu'avec moi je traîne
Apportez-moi du vin fort
Car le vin délivre
Oh versez, versez-m'en encore
Pour que je m'enivre

Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Deux guitares en ma pensée
Jettent un trouble immense
M'expliquant la vanité
De notre existence
Que vivons-nous, pourquoi vivons-nous ?
Quelle est la raison d'être ?
Tu es vivant aujourd'hui, tu seras mort demain
Et encore plus après-demain

Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

Quand je serai ivre-mort
Faible et lamentable
Et que vous verrez mon corps
Rouler sous la table
Alors vous pourrez cesser
Vos chants qui résonnent
En attendant jouez
Jouez, je m'abandonne
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

" L’identité de l’auteur de la chanson tzigane russe Les deux guitares n’a toujours pas été établie à ce jour. Seule certitude, elle trouve son origine dans les vers du poète et critique du XIXe siècle Apollon Grigoriev. La chanson a connu un grand succès grâce à l’interprétation du célèbre musicien et artiste tzigane Aliocha Dmitrievitch et de l’artiste Yul Brinner.
Cette magnifique chanson de 1960 est l'adaptation par Charles Aznavour d'un morceau du folklore tzigane russe dont il a gardé en v.o. le refrain (qui signifie quelque chose comme "Encore et encore, et encore de nombreuses fois"). Comme souvent dans cet univers, la mélancolie déchirante des couplets se mue en une ivresse tourbillonnante puis une transe irrésistible au final. Il existe de nombreuses autres adaptations de ce morceau, dont celles de Vladimir Vissotsky (LE monument de la chanson russe) qui en a fait plusieurs versions dont une en français, Plus rien ne va, où s'exprime toute la beauté de sa poésie puissante et écorchée. 
Adaptation d'un morceau très populaire du folklore tzigane russe, Les deux guitares démarre comme une plainte lancinante et s’achève dans une transe irrésistible telle que sait en engendrer la musique slave. Le texte du refrain, porté par les hommes unis et soutenu par le contrechant tout en légèreté des voix de femmes, est en version originale. Mais ce n’est pas la seule embûche de cette partition : de l’interprétation des couplets dont la rythmique précise doit paraître libre à l’accélération inexorable amenant l’exaltation finale en passant par la richesse du texte, on trouvera de quoi approfondir maints aspects du travail en polyphonie et jouir dans une réalisation réussie d’un plaisir orgastique!! "

Extrait : http://olgafg.canalblog.com/archives/2018/10/03/36754201.html

mardi 11 septembre 2018

2. Anne-Marie Lionnet est allée rejoindre sa fille adorée


Je ne sais plus si c'est vraiment triste. Je risque de choquer beaucoup de monde en disant que cela ne l'est pas. Tout dépend de quel point de vue l'on se place.

Pourtant, j'ai été secouée moi aussi dimanche soir 9 septembre, lorsque regardant mes mails, un autre est tombé plus tard, venant du site concernant Isabelle Lionnet :

" " Bonjour à tous.

J'ai la douleur de vous faire part de la mort d'Anne-Marie Lionnet. Je viens juste d'en être informé mais Anne-Marie nous a quitté le 21 août pour rejoindre sa fille Isabelle.

Nos meilleures pensées et prières vont vers elle.

Nous restent les merveilleux messages d'Isabelle qu'Anne-Marie avec sa sensibilité de mère a su nous transmettre pour notre plus grand profit.

Ce sera donc le dernier message que vous recevrez de notre part.

Avec tous mes remerciements pour votre fidélité et le soutien que vous avez apporté à Anne-Marie dans ces moments difficiles.

Cordialement

L'administrateur du site

Jacques "


Et pourtant en écrivant cela, j'ai les larmes aux yeux.

C'est le sort de tous ceux qui oscillent entre deux mondes de par leur vécu ( divers contacts ) et que si l'heure/la date/l'âge d'un décès est on va dire  " acceptable " il y à cette fluctuation comme cela.

Quel était le désir d'Anne-Marie Lionnet ? Rejoindre sa fille !
Et bien c'est fait...



Je ne suis pas touchée de près par ce départ, je sais, je n'ai jamais rencontré Anne-Marie Lionnet mais j'ai eu des échanges téléphonique avec elle alors qu'elle résidait à Tarbes (j’aimais son accent du sud-ouest ), sa gentillesse et je postais ici quelques messages d'Isabelle, sa fille tant aimée !

Car Anne-Marie avait éprouvé la pire douleur que puisse éprouver une mère : la perte de sa fille, Isabelle, suite à une leucémie, à l'âge de 16 ans !
Un chemin de croix... Bientôt illuminé par les messages par écriture automatique que lui à transmit sa fille..

Puis au téléphone je la sentais de plus en plus fatiguée et n'osais plus la déranger et elle répondait de moins en moins.

Le sort s'acharnant, j'ai fait tomber mon portable il y à un moment, j'avais perdu tous mes numéros.

J'avais écrit un poème sur Isabelle que je lui avais remit.

Elle l'avait apprécié.

Si je dis que ces temps çi je pensais souvent à elle, c'est vrai..

Je me demandais : " Que devient elle ? "

Étrange..

Je dois beaucoup à Isabelle Lionnet, comme tout un chacun, pour ses messages, mais aussi pour deux cadeaux qu'elle m'a fait et ceci est personnel, je garde cela pour moi pour l'instant.


Je suis sûre qu'Anne-Marie à rejoint maintenant sa fille et qu'elle baigne dans la lumière de l'amour infini.

Toutes mes condoléances à sa famille.

J'engage les gens à consulter les messages d'isabelle et je joins pour cela la liste des livres d'Anne-Marie Lionnet :

Anne-Marie Lionnet Livres Edition Du Rocher :

Isabelle, une lumière dans la nuit
1989
Lumières de l'au-delà: messages d'Isabelle
1992
L'amie invisible: lettres de l'au-delà
1993
La rencontre des anges avec Jean-Paul Sermonte
1994
Une clé pour l'éternité
1995
La flamme de l'espoir
1997
La pyramide de cristal
1999
L'étincelle d'amour
2001
Vers un monde nouveau
2001
Le soleil des moissons
2003
Les prémices de l'aube
2003
La sublime perle
2006
Au coeur de l'espérance
2008
Lettres d'Amour et de Lumière: Nouveaux messages d'Isabelle en provenance de l'au-delà
2012

Voici une des vidéos où Anne-Marie est interviewée et où Jean-Paul Sermonte témoigne (Jean-Paul Sermonte Site sur Brassens et poète corse ) 




Au revoir Anne-Marie ! 
Comme les messages d'Isabelle vont nous manquer..
On vous souhaite le plus de bonheur possible dans les bras de votre fille Isabelle.
Ceux qui vous aiment sont très émus de votre départ.

Mais ils savent que la mort n'est pas la fin
que c'est tout le contraire !
“Mourir n'est pas finir, c'est le matin suprême.”
Victor Hugo / La Légende des siècles 


dimanche 2 septembre 2018

1. Les voleurs de mots

Je mets temporairement mes articles en cache car je viens de découvrir qu'il y en à qui plagient et copient littéralement quelques de mes écrits en se les attribuant.
Et là tout un article. Avec " papa "entre les mots pour faire croire que c'est de lui/elle

J'ai découvert cela hier soir et j'en étais sidérée, abasourdie, bouleversée..

Ce n'est pas parce-qu'on est le fils ou la fille de..qu'on peut tout se permettre ! Certainement pas !

Ils aiment mes mots donc, et les volent..

Il faut tout de même être très petit pour faire cela. J'ai découvert cela hier sur facebook, j'ai fait un copié/collé de son intervention.

Il y à chez cette personne non seulement un manque de respect vis à vis de moi (malgré son admiration pour moi, je ne peux que le constater..puisque cette personne copie mes mots..! En temps normal je n'aurais pas parlé comme ça mais je suis obligée...)

Mais aussi et surtout un manque de respect pour la personne proche et disparue de laquelle elle parle, puisque ce voleur lui donne en hommage du réchauffé..du copié, du copié d'écrit par quelqu'un d'autre : moi !

Quelque chose qui était sentimental, qui me venait du cœur spontanément !

C'est une HONTE pour la personne qui à fait cela..

Je suppose que d'autres de mes écrits ont été déjà copiés en prévision de...

Mais ils sont là, en cache..

Jeannine Vaquié







lundi 21 novembre 2016

1. La révolte des amérindiens dans le Dakota, aujourd'hui

Cela fait plus de deux mois que dans le Dakota les amérindiens " Les protecteurs de l'eau " se battent sans violence contre la construction d'un oléoduc, ( " the black snake " comme ils l'appellent " le serpent noir " ) qui  menace les sources d'eau potable - il y à déjà eut des fuites - et les terres où sont enterrés leurs ancêtres.
Les pelleteuses saignent la terre, profanent des cimetières et remontent des objets sacrés des indiens en les mettant en tas parmi la terre comme de simples déchets.

Et ceci au mépris de leurs droits et du Traité de Fort Larami (qui indique entre autre que les Indiens sont propriétaires de leurs terres).
Cette même Justice qui est capable, quand le besoin s'en fait sentir, de vous sortir de vieilles lois de derrière les fagots mais toujours en vigueur et de les appliquer.
Et dans le même temps, d'en ignorer certaines.

La tribu sioux à monté un camp à Standing Rock et résiste. Bien sûr, cela fait penser au pot de terre contre le pot de fer, mais les amérindiens ne se laissent pas faire.
C'est le plus grand rassemblement depuis George Custer.

Actuellement, il gèle là-bas. Les protecteurs de l'eau se font asperger avec des canons d'eau, tirer dessus avec des balles en caoutchouc (après l'intimidation par des chiens ), et reçoivent aussi des gaz lacrymogènes...
C'est une honte !



Au début, l'affaire était locale mais est devenue internationale.

Voici un article récent du journal  Libération du 3 novembre 2016  :

ENVIRONNEMENT

Dans le Dakota, le mouvement antipipeline violemment réprimé


Par Aude Massiot — 3 novembre 2016 à 18:10



S'intensifiant depuis plusieurs mois aux Etats-Unis, le combat contre la construction du Dakota Access sur des terres amérindiennes est devenu d'ampleur nationale.


  •  Dans le Dakota, le mouvement antipipeline violemment réprimé

Ils ne sont pas près d’abandonner leur combat. Les centaines de manifestants amérindiens et militants environnementaux réunis à Standing Rock comptent bien affronter l’hiver du Dakota du Nord si cela leur permet d’arrêter la construction du Dakota Access Pipeline (DAPL). Depuis quelques semaines, la répression policière se fait de plus en plus violente alors que la construction de l’ouvrage se poursuit. Mercredi, certains manifestants qui traversaient la rivière Cantapeta creek en canots ont été aspergés de gaz lacrymogène par les forces de police.

Les militants qui se revendiquent «protecteurs de l’eau» s’opposent au pipeline de l’entreprise Energy Transfer Partners, censé relier les grandes plaines de la région à l’Illinois et passer près de la réserve indienne sioux de Standing rock, à cheval entre le Dakota du Sud et du Nord. La construction de ce projet d’un montant de 3,8 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros), abouti déjà à plus de 60%, aurait détruit plusieurs sites sacrés sioux et risquerait de polluer l’eau dont ils s’abreuvent, revendique la tribu autochtone. Le principal point de friction pour les militants est que le tuyau doit passer sous la rivière Missouri, accentuant ainsi les risques de fuites et de pollution majeure des eaux.

Il va aussi à l’encontre de la lutte contre le réchauffement climatique. Selon le site d’informations environnementales Ecowatch, un tel pipeline, dont le pétrole est destiné à l’exportation, produirait 101,4 millions de tonnes métriques de CO2 par an (réduction des prix de transport du pétrole, meilleur accès au marché, incitation à l’extraction, etc.).

«Actes de guerre»


Jeudi 27 octobre, 141 manifestants ont été arrêtés alors qu’ils occupaient un terrain privé. Des équipes antiémeutes avec des véhicules blindés ont été déployés pour encercler les manifestants et les expulser du terrain. «Il était vers 11 heures du matin quand les affrontements avec les protecteurs de l’eau ont débuté, raconte Jade Begay, militante du Indigenous Environmental Network. Ils ont utilisé des grenades à concussion et ont assommé des manifestants.» Selon la militante, plusieurs personnes auraient aussi été blessées par balles.

«Ces hommes m’ont tirée dessus à Standing Rock aujourd’hui. Je prie pour eux et pour nos protecteurs de l’eau pacifiques.»— Erin Schrode (@ErinSchrode) 3 novembre 2016
Après ces arrestations, plusieurs militants amérindiens ont affirmé avoir assisté à des «actes de guerre» de la part des forces de police. Certains ont aussi dénoncé leurs conditions de garde à vue, pendant lesquelles ils auraient été enfermés dans des cages. Un représentant des Nations unies du forum permanent sur les questions indigènes s’est rendu, cette semaine, sur place pour collecter des témoignages et étudier de possibles violations des droits de l’homme.

Violation de plusieurs traités fédéraux

Le 27 juillet, la tribu sioux de Standing Rock a déposé une plaintecontre le corps d’ingénieurs de l’armée américaine qui a validé le projet, affirmant que l’autorisation de construction a été prise en violation de plusieurs traités fédéraux et contre le respect du «bien-être économique, environnemental et du patrimoine culturel de la tribu». Sous la pression populaire, le président Obama a décidé d’arrêter les travaux à proximité de la réserve sioux en attendant que soit vérifiée la validité des autorisations. Il a, dans la foulée, annoncé un mémorandum imposant aux agences fédérales de prendre en considération les traités signés avec les Amérindiens pour valider des projets concernant des ressources naturelles.

Débuté en avril, le combat contre ce pipeline est, en quelques mois, devenu national. Plusieurs personnalités ont pris position pour les Amérindiens, comme l’acteur Mark Ruffalo, le chanteur Neil Young et l’actrice Shailene Woodley, qui s’est fait interpeller le 11 octobre pour avoir manifesté dans le campement. Cette semaine, c’est aussi sur Facebook que se joue la bataille des «protecteurs de l’eau». Expliquant que les forces de police tentaient d’identifier les manifestants par leur géolocalisation Facebook, les administrateurs de la page «Standing Rock Indian Reservation» ont demandé, lundi, à ce qu’il y ait un maximum de géolocalisation d’internautes pour brouiller les pistes. Jeudi après-midi, plus d’1,6 million de personnes s’étaient géolocalisées à Standing Rock.
A LIRE AUSSI:Grassroots, les ni-ni de la gauche radicale américaineDébuté en avril, le combat contre ce pipeline est, en quelques mois, devenu national. Plusieurs personnalités ont pris position pour les Amérindiens, comme l’acteur Mark Ruffalo, le chanteur Neil Young et l’actrice Shailene Woodley, qui s’est fait interpeller le 11 octobre pour avoir manifesté dans le campement. Cette semaine, c’est aussi sur Facebook que se joue la bataille des «protecteurs de l’eau». Expliquant que les forces de police tentaient d’identifier les manifestants par leur géolocalisation Facebook, les administrateurs de la page «Standing Rock Indian Reservation» ont demandé, lundi, à ce qu’il y ait un maximum de géolocalisation d’internautes pour brouiller les pistes. Jeudi après-midi, plus d’1,6 million de personnes s’étaient géolocalisées à Standing Rock.

«La justice est rendue différemment»

La veille, le président américain a affirmé qu’il y avait «un moyen pour nous de protéger les terres sacrées amérindiennes. Actuellement, les corps d’armée [chargés d’évaluer si les autorisations d’exploitation précédemment attribuées sont légales, ndlr] étudient une possible modification du trajet du pipeline». C’est la première fois qu’Obama prend explicitement position sur le sujet. Sauf que sa réponse n’est pas à la hauteur de l’engagement attendu par les militants, Obama ayant interdit le projet de pipeline Keystone XL en 2015. L’oléoduc DAPL, une fois en fonction, devrait transporter 570 000 barils de pétrole par jour.
Même si les travaux se poursuivent et que les recours légaux semblent mal engagés, les activistes du #NoDAPL comptent bien se battre (pacifiquement) jusqu’au bout pour préserver les eaux du Missouri.Dans une tribune publiée mercredi dans le New York Times, Dave Archambault II, le chef de la tribu sioux, a déclaré : «Nous continuerons à lutter contre le Dakota Access Pipeline. Nous continuerons à le faire pacifiquement et en priant. Nous continuerons à exercer nos droits légaux et civiques. Mais nous savons depuis toujours que la justice est rendue différemment dans les territoires indiens.»
Hillary Clinton, la candidate démocrate à l’élection présidentielle, s’est exprimée, pour la première fois sur le sujet dans un communiqué très neutre publié le 27 octobre. Donald Trump, lui, n’a pas évoqué la question mais il a, à plusieurs reprises, revendiqué son soutien au développement des pipelines dans le pays. Le 26 octobre, le Guardiana révélé que l’entreprise en charge du DAPL avait donné plus de 100 000 dollars à un comité de campagne de Trump.
«Le combat contre le Dakota Access Pipeline est devenu un symbole national de la lutte contre les énergies fossiles, affirme Jade Begay. Si nous gagnons et stoppons le projet, cela marquerait un précédent historique.»

On sait bien que les Multinationales continuent leurs agissements ailleurs que dans le Dakota,
- en forêt amazonienne par exemple,
- au Pérou pour les mines (actuellement les indiens Incas luttent aussi  et peu de médias en parlent. L'eau et l'air sont est pollués, les terres supprimées. Les mouvements de femmes augmentent - ce qui est exceptionnel chez les incas - car elles sont par tradition "soumises ". Je le sais par l'autre Association dont je fais partie : SANDIA, lien sur le côté. Leur lutte est importante.. ).


En Amazonie, la forêt est amputée et des indigènes se suicident, d'autres qui ont trop élevé la voix, sont retrouvés égorgés ou disparus....Où est la Justice humaine là ?
D'autres sont déplacés sans aucune aide de l'état
Quoiqu'il en soit, le discours est le même : résister !

" Des vétérans viennent soutenir Standing Rock. Sam Adam dit : " chaque policier que j'ai vu dans ces actions directes était plus lourdement armé que moi lorsque je faisais partie de l'infanterie au Vietnam ". "

Je ne voudrais pas que la violence excessive, à ce point là, s'installe à Standing Rock...Mais la lutte se fait de plus en plus intense..
J'ai discuté avec des gens sur cette résistance. A ceux qui m'objectent, au sujet de Standing Rock, que les amérindiens sont utopistes, je réponds : Tant mieux !
Qu'est ce l'utopie posée en actes ? C'est rappeler qu'on EXISTE, que ça ne va pas se passer comme ça..Qu'ils peuvent perdre ou gagner, mais qu'ils se battent ( sans violence ) de toutes façons.
C'est ce qu'ils font à Standing Rock, malgré le " destin " qui leur est attribué, qui est attribué aux Indiens en général

" .....Mais… A partir du moment où un homme résiste, c’est un combat… 
Qui peut être perdu ou gagné,
mais alors, ce n’est jamais plus : Le destin » ! »
Martin Gray.
Les mots de Martin Gray prennent ici tous leurs sens..
Gandhi disait aussi :
" Quand je désespère, je me souviens qu’à travers toute l’histoire, les chemins de la vérité et de l’amour
ont toujours triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles,
mais à la fin, ils sont toujours tombés. Pensez toujours à cela ".
Gandhi


Les événements évoluent vite dans le Dakota. Que ceux qui se sentent concernés aillent pécher les informations.  Rien ne vaut la motivation !
Le campement de Standing Rock de nuit

Avec cette photo, cela paraîtrait presque beau, mais ce campement montre surtout la grandeur et la puissance d'une nation..
Tant que la soif d'argent d'une minorité continuera, au mépris des individus, de leur survie et de leur vie, au mépris de l'environnement, 
malgré les Lois, on ne pourra que parler de dictature, même déguisée, mais de dictature. Je ne connais pas d'autre définition..
Les multinationales continueront à avancer en broyant tout respect de l'individu et de l'environnement, sans remords, sans conscience, sans aucune morale, à coup de corruption, et par conséquent, vols et morts suspectes...
Une machine qui écrase sur son passage tout ce qui représente simplement la vie. 

Le seul appât : L'argent !
Cet argent...qui n'aurait pas d'odeur...

" On dit que l'argent n'a pas d'odeur : le pétrole est là pour le démentir ".
Mac Orlan

Espérons que cela provoquera un éveil de la conscience, car nous payons tous cette soif de pouvoir 
et d'argent de certains...mais eux aussi le paieront..
Il y à ici un total mépris de l'humanité.


" Quand le dernier arbre aura été coupé
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée,
Quand le dernier poisson aura été attrapé,
Seulement alors,
l'Homme se rendra compte que l'argent ne se mange pas.”

Proverbe indien



La paix ne pourra naître dans ce monde
que lorsque toujours plus d'hommes

prendront conscience de l'unité de la vie existante

entre la nature ,les animaux , les plantes,

les minéraux et les hommes ....

et vivront en conséquence . 



( Elan noir, Indien Sioux )



Mni Wiconi : Water is life en lakota 

lundi 2 mai 2016

1. La vie renaîtra de la nuit : Hommage à Martin Gray



« Le destin ? Moi aussi je me suis souvent demandé ce qu’était le destin… Et pourquoi ce destin qui me poursuit, et encore le destin, et toujours le destin ! 
Mais… A partir du moment où un homme résiste, c’est un combat… Qui peut être perdu ou gagné, mais alors, ce n’est jamais plus : Le destin » ! ».

Martin Gray (extrait d'un de ses interviews)

Martin Gray, auteur du best-seller " Au nom de tous les miens "
et de bien d'autres livres, 
à quitté ce monde le 25 avril 2016. à l'âge de 93 ans


S'il y à un homme qui m'à profondément marquée dans ma vie c'est bien Martin Gray !
Et pour cause !

- De Charles Sadron à Martin Gray :

Depuis mon enfance, j'ai été sensibilisée par la déportation à travers le destin d'un ami de la famille : Charles Sadron.


D’une certaine façon, le destin de Martin Gray me faisait penser à celui d’un ami de la famille, qui avait été déporté trois ans au camp de Dora. Non pas parce qu'il était juif mais résistant. 
A sa libération, ce sont mes parents, qui avaient été chercher à Vichy, " un squelette ambulant " termes de ma mère. Elle avait tenté de le sauver de son arrestation car elle était bien placée pour en être informée, mais comme tant d’autres, il avait pensé pouvoir en échapper, et, n’écoutant que sa seule confiance, il s’était fait piéger. 
Les enfants sont souvent intuitifs. Très tôt, je pressentais que Charles Sadron " n'était pas comme les autres " Parfois, il avait l'air si pensif, lointain....Lorsqu'il regardait à travers les carreaux de la fenêtre. Pourtant, cela faisait de nombreuses années déjà qu'il avait été libéré lorsqu'il venait nous voir avec sa femme est sa fille..
C'était plus fort que moi, je pensais qu'il cachait comme un secret. Quelque chose de très important, je le ressentais. J'avais questionné mes parents à deux reprises, et ils évinçaient mes questions. J'ai donc su que c'était des questions interdites.
Rien n'y faisait : Je sentais en la personne de Charles Sadron, un univers mystérieux. Il m'intriguait mais je n'osait pas lui poser de question à lui.

Puis on finit par m'expliquer.  
Trois ans d’enfer dont je connus progressivement quelques détails.
Charles avait gardé sur son dos des cicatrices consécutives aux coups de fouets que les  allemands lui avaient asséné. Il parlait de la brutalité des kapos lorsqu'on on les faisait sortir des baraquements pour aller travailler : Ils leurs donnaient des coups de fouets s'il ne se dépêchaient pas ou même par pur sadisme. Et comme les déportés étaient très affaiblis " C'étaient souvent les plus jeunes qui mourraient ".
Puis sa femme mourut d’une maladie des reins, et ensuite sa fille, avec qui j’étais très complice et avec qui j'avais souvent joué..
J’étais adolescente alors. Un tel acharnement du destin sur un être humain me traumatisa, et je m’enfermais dans ma chambre pendant des heures. 
Je ne voulais plus parler à personne. Comment ? Charles Sadron avait survécu aux camps et il perdait ensuite toute sa famille ?  Je connus une révolte définitive qui allait marquer toute ma vie.
Il s'était installé à Strasbourg et venait souvent nous voir. Mais il ne donna plus de nouvelles après avoir rencontré quelqu'un d'autre. Mon père en était blessé, mortifié. Mais moi je défendais Sadron. Je disais : " Papa, c'est sa façon à lui d'oublier le passé. Ne lui en veux pas ! Il à refait sa vie. Il fait comme il peut. ".  



Lorsque mon père me parla un peu plus des camps, je me documentais en cachette..
Je lus, bien sûr « Le journal d’Anne Franck », et me sentais ébranlée par toutes les horreurs qu’un être humain peut faire à un autre. Même un peu plus tard, n’ayant pas de tranquillisants, combien de fois me suis-je réfugiée dans le bureau de mon père pour tenter de retrouver le calme intérieur. Toutes ces horreurs me déstabilisaient fortement. Si bien que mon inconscient fit une sorte d’amalgame, et que mon adolescence et une partie de l’âge adulte furent parfois visités par des cauchemars nocturnes dans lesquels on m’emmenait dans un train, quand ce n’étaient pas des agents de la Gestapo à la voix métallique ou les SS. qui me cherchaient. J’étais à chaque fois sauvée, soit par une fuite éperdue, soit par une personne qui me cachait chez elle et argumentait hypocritement avec eux. Que de suées pendant ce temps de dialogues ! 
Le même scénario se produisait si je vivais un chagrin ou une séparation. J’étais dans un train pour une destination inconnue et fatale. Même lors de mon analyse, je mis longtemps avant d’en parler. Ce qui dénote que l’horreur des camps, d’une façon complètement indirecte, peut, à travers un ancien déporté, marquer ceux qui ne les ont jamais connus.
Puis à travers les récits de ma mère et son vécu par rapport à la Gestapo (lorsqu'elle allait voir Charles Sadron au 92 ème R.I où il était détenu, juste avant qu'il ne parte en déportation) , je frémissais et me mis progressivement à tenter de comprendre le pourquoi de tant d’atrocités. Je me demandais où était Dieu, à ce moment là…

" Lorsque j'allais voir Sadron au 92 ème R.I., la Gestapo fermait les portes derrière moi, et j'avais toujours peur qu'ils ne les rouvrent pas. Tu ne peux pas savoir comme j'avais peur!" " Charles me disait des choses à demi mots. Comme par exemple que la nuit on le réveillait lui et quelques autres pour aller creuser des grands trous dans la cour...." " Et un jour il m'à dit qu'il fallait prévenir sa femme qu'il fallait faire vite, car il avait oui,dire qu'on allait l'emmener il ne savait où, qu'il allait partir avec d'autres et que c'était très bientôt ".
Ma mère, ce serait trop long à expliquer comment elle se renseigna, parti d'urgence avec Lili Sadron à Compiègne. Elles voyagèrent toute la nuit et trouvèrent une chambre non loin de la gare. Elles voulaient apercevoir Charles Sadron...
" On se cachait derrière les volets à peine entrouverts, parce que les allemands avaient ordonné à la population de fermer les volets. Il y avait un monde !!!! On espérait voir Charles mais tu penses...! Ils en emmenaient dans les trains...! Certains même arrivaient en taxi tellement qu'il y en avait ! ". Elle voulait dire que les taxis étaient réquisitionnés bien sûr. " Pas moyen de voir Sadron ". Ils partaient dans des camps de travail parait-il...Ils n'eurent plus de nouvelles de lui pendant 3 ans
Ce fut pour Charles Sadron Buchenwald puis surtout Dora.

Pourquoi tant d'atrocités ? Ce questionnement provoqua chez moi une démarche vers le militantisme contre les conditions carcérales, qui était, je le savais, la résultante d’une lutte contre les camps que j’aurais voulu mener. Puis je rentrais à Amnesty International.

- Martin Gray :

J'étais donc particulièrement sensibilisée par le destin de Martin Gray.

Et lorsque le film " Au nom de tous les miens " réalisé par  Robert Enrico ( adaptation du livre ) est sorti je fis un effort pour aller le voir. Je craignais de réveiller trop d'affect en moi et je me suis dit que si Martin Gray avait surmonté ses épreuves, la moindre des choses serait d'avoir du courage, de prendre sur moi et d'aller  voir ce film.
Lorsque je suis ressortie de la salle de cinéma je n'étais plus qu'un torrent de larmes.

Pendant les dix années où j'ai exercé en tant que psychologue titulaire en Maison d'Accueil Spécialisée et Foyer Occupationnel, j'avais affiché, dans mon bureau de psychologue, une très belle phrase qui n'était ni de Freud ni de Lacan, mais qui était de Martin Gray :



- Les voies du  hasard

Et m
a première rencontre avec lui fut assez curieuse. 
Ce mois de février 1991, je vais, comme d’habitude, à ma séance de psychanalyse, et cherche à garer ma voiture à peu près au même endroit. En conduisant, une idée étrange me vient à l’esprit : Il faut que je marche, alors que je n’ai pas envie de marcher !
Pourquoi dans la vie fait-on des choses que l’on à pas envie de faire, ou se sent-on comme étrangement " guidé " ? 
Pour marcher, je décidais de me garer un peu plus loin, seulement voilà, emportée par la circulation, je m'éloignait un peu trop et je constatais que j’allais être en retard à ma séance de psychanalyse. Je n'arrivais plus à être maître de mon trajet et au bout du compte, je décidais de prendre la première place de libre qui se présenterait. Je pestais contre moi-même et contre cette drôle d’idée que j’avais eu de marcher alors que je n’en avais justement pas du tout envie !
Arrivée près de la librairie Les Volcans je vis une place que je pris immédiatement. J’étais loin du cabinet de mon psychanalyste. Je mis un ticket de parcomètre et je marchais à grands pas. J’eus le temps d’apercevoir une affiche sur la porte de la librairie qui annonçait pour la semaine suivante, une vente signature par Martin Gray, pour son dernier livre « Entre la haine et l’amour », Ed Robert Laffont.
Ça alors ! Martin Gray à Clermont-Ferrand ! Tout en marchant vite, je me dis que se serait intéressant, mais que je ne pourrais pas y aller, car, comme tous les lundi, j’avais deux séances, dont une de contrôle, et que cette vente signature se passait à cette heure même. « Tant pis ! » Pensais-je, résignée.

C’est à cela que je pensais le lundi d'après,dans la salle d’attente de mon psychanalyste, ce mois de février 1991. Je savais que Martin Gray était dans ma ville. Pourtant, les pensées glissaient tranquillement dans ma tête : « C’est dommage, mais je ne peux pas y aller, car maintenant, il faudrait que je courre, vu l’heure ». Je ne suis pas non plus une fanatique des dédicaces, c’est tellement anonyme dans le fond ! Mais Martin Gray, ce n’est pas n’importe qui… J’avais suivi toute l’évolution de sa vie au fil des années… Une minute après, je me suis surprise à dévaler les escaliers, traverser la place de Jaude, enfiler une avenue, et arriver essoufflée à la librairie des Volcans où Martin Gray n’était pas encore là.
Dans la librairie, des personnes en majorité d’un certain âge s’agglutinaient en file. J’entendis quelqu’un dire : « Il est à Radio Puy-de-Dôme ». C’était normal, mais je commençais à m’impatienter. J’avais fais une fugue, et je risquais d’être en retard à ma deuxième séance. Je tentais de me raisonner pour tromper ma fièvre, lorsque tout à coup, une énorme crise de fou rire monta en moi : Je n’avais pas acheté son livre ! C'était original pour une vente signature ! Je me précipitais vers l’étalage et vers les caisses. Je me remis à l’écart, car les gens ne bougeaient pas.
Quelqu’un dit : « Ah ! Le voilà ! », et je tournais la tête vers l’entrée. Un homme assez grand de taille, les cheveux blancs, le visage buriné, entrait, souriant, simple et très présent :
« Messieurs Dames, bonjour ! ». A l’instant même, j’eus l’impression tranquille de le connaître depuis toujours, et je sus qu’il fallait que je continue à le voir ensuite, et faire quelque chose avec lui.
Il s’installa et commença à signer. Quelques paroles basses échangées, silence…. Je tentais désespérément de rentrer dans le rang et n’y arrivais pas. Gênée, j’allais et venais vers les gens serrés comme des sardines, qui ne voulaient pas me céder un centimètre. Je constatais aussi le comique de la situation. Enfin, deux personnes me prirent en pitié et libérèrent un espace.
Martin Gray leva la tête et dit : « Je suis entrain de dédicacer mon livre, mais est ce que l‘un d’entre vous l’a lu ? ». Silence de plomb dans l’assemblée.
Je me jetais à l’eau et surgissant du rang je m’exclamais : « Monsieur Gray je n’ai pas lu votre livre, mais je sais de quoi il parle. Vous voulez sans doute dire que nous sommes responsables de ce qui nous arrive et de ce qui va nous arriver ! ». Et je restais interdite. Il me regardait, je me sentais paralysée. Qu ‘allais-je ajouter ? Je me voyais comme dans un film, étonnée de mon audace ! Il acquiesça, et lorsque mon tour arriva, j’épelais mon nom avec dureté pour masquer mon émotion, et nous nous parlâmes. Il me demanda ce que je pensais des jeunes et de l’avenir. Son regard semblait me transpercer et être ailleurs en même temps. Sous ses yeux bleus, j’étais fascinée, je transpirais et lui répondis comme je pus..

Lorsque je repartis avec mon livre dédicacé, j’avais des ailes, invisibles pour le commun des mortels qui n’avait pas eu la chance de le rencontrer, mais moi, je les sentais.
Car Martin Gray est une personne aux vibrations élevées, un alchimiste de la souffrance, et qui s’exprime en langage simple et direct. 
Je dévorais, la nuit même « Entre la haine et l’amour ».
Je lui écrivis une très longue lettre sur ma vie, sur la déportation, son livre.
L’année qui suivit, je continuais à lui écrire de temps en temps. Lorsque je lui écrivais, je me montrais à lui telle que j’étais mais en élaguant une part de mon pessimisme, de mes tendances dépressives. Mais Martin Gray a appris à lire entre les lignes ! Cependant dans la montagne de courrier qu’il recevait, j’étais un brin d’herbe parmi les autres, une brindille dans son arbre immense.
Comme beaucoup de gens, je désirais profondément le revoir, et un ami qui le connaissait lui téléphona et lui parla de moi. Martin Gray ne se souvenait pas, bien sûr. Alors le sort s’acharna sur moi. Il me mit à plusieurs reprises en présence de personnes qui l’avaient côtoyé, et qui m'en parlaient. Ce qui ne s’était jamais produit dans ma vie auparavant. Plutôt que d’y voir un signe positif, je me dis que le destin se jouait de moi. Car voici que tout à coup je croisais des gens qui l’avaient rencontré ou qui avaient été chez lui.
Lorsque j’allais chez ma grand-mère à Toulouse, une fois par mois, et que le ciel était clair, j’aimais me promener la nuit et regarder les étoiles. Je questionnais souvent le ciel et je me souviens d'un soir où je le fis au sujet de Martin Gray et ou par deux fois elle semblèrent me répondre « Oui ». J'étais étonnée..

- Le lâcher prise :

Le temps passait, le quotidien de la vie reprenait le dessus. 
Un jour, je compris que je ne reverrais plus Martin Gray. Après tous ces mois d’attente et tous ces obstacles, au bout du compte je me résignais sincèrement. J'acceptais. Aucune amertume ne teintait mes pensées. 
C’était déjà bien de l’avoir rencontré une fois ! Il y en à à qui cela n'était pas arrivé. Ses livres étaient ses messages, ses réponses et c’était déjà beaucoup.
Et je connu la puissance du lâcher prise, lorsqu’il est sincère. Que s’est-il passé au niveau cosmique, car il m’est difficile de parler de hasard ? Je ne le saurais jamais.

Car dix jours après cette acceptation (j'avais compté les jours ) , un ami, René, qui habite près de Vichy, me téléphona et me demanda si j'étais libre l'après midi. Si j'acceptais de lui faire un café. Il avait un ton un peu mystérieux..
A peine arrivé, avant même de franchir le seuil de ma porte il me dit  : « Dis-donc, je viens de recevoir ce matin une lettre d’un ami dont je n’avais plus nouvelles depuis au moins cinq ans. J'étais très surpris ! Je ne t’en avais jamais parlé ? Il s’appelle Alexandre Lucas. Il anime des stages de Pensée Positive à Nantes où il habite. (René plongea la main dans sa sacoche). Il s’intéresse à Martin Gray et organise, au mois de juillet, un voyage d’étude chez Martin Gray. Je n’irais certainement pas. Ça t ‘intéresse ? ». Il souriait, et me tendit une enveloppe couleur jaune soleil.
Ce fut ma première visite chez Martin Gray. Bien d’autres s’ensuivront.
J’imaginais le trajet de cette lettre : Quelqu’un qui ne me connaissait pas, qui n’avait plus donné signe de vie depuis cinq ans à René, avait eu l’idée de lui écrire, de Nantes. Ce bulletin d’inscription était arrivé à 50 kilomètres de chez moi, à St Priest Bramefan, dans l’Allier et était parvenu à mon domicile !

- " Nul ne guérit de son enfance " Aragon

Ma rencontre avec Martin Gray avait bouleversé ma vie. Je dévorais tous ses livres. Je m’accrochais à ses mots comme à des bouées de sauvetage.
Dans mes moments de solitude cela me soutenait. A force de lire certains passages de ses livres, je les connaissais par cœur, je pouvais les réciter. Je tentais de faire moi aussi l’alchimie de la souffrance, j’y arrivais tant mal que bien. Car c’est lui, le grand alchimiste. Mon admiration pour lui est sans borne. J’aurais voulu habiter sa région, le voir souvent, parler souvent avec lui, je savais que tout aurait été différent pour moi.
Il est l’idéal déjà croisé mais qui atteint son apogée. Il est le triomphe de la vie, quelles que soient ses entraves. Il est un modèle de résilience indicible. Mort et résurrection, Martin Gray est un Phœnix.
Il est la force que je n’ai pas, je ne suis pas lui soit, mais j’admire en lui cet amour de la vie, cet optimisme lucide, envers et contre tout.
Je cherchais à puiser tout cela dans ses livres. 

Lorsque je le rencontrais maintenant une fois par an avec René, chez lui au Tanneron, j’étais frappée par sa sagesse et sa simplicité.


Ses livres parlent d’amour, d’harmonie, de santé, d’écologie, d’équilibre entre l’homme et la nature, d'entraide lui qui à connu l’horreur, le sadisme, la perte des siens une deuxième fois par un incendie, la souffrance dont je n’aurais pas supporté le quart !
Dans mon marasme, je tentais de comprendre pourquoi il est ce qu’il est et pas d’autres, pas moi. Danger des comparaisons : Des réponses me venaient, toujours insuffisantes.

Dans la rivière translucide de ses mots, j’y trouvais des pépites d’or : L’espoir

Certaines polémiques ont vu le jour au sujet de l'exactitude de ce qu'il à écrit au sujet des camps, ou de Varsovie.. Il y aura toujours des gens pour critiquer. Tous ces débats ne sont pas surprenants. Et ces polémiques sont si médiocres que je ne veux pas insister là dessus afin de ne pas leur donner l'importance qu'elles n'ont pas.
Si des gens le critiquent, c'est qu'ils ne l'ont pas connu. Et ce qui est important au bout du compte, c'est ce qu'il aura apporté aux gens lors de son existence.
Et ces polémiques médiocres ne peuvent pas atteindre ceux qui ont l'aura de la résilience, du dépassement de souffrances abominables, de destins extrêmes.
Les critiques sont inutiles : Son témoignage, il en avait déjà cher payé le prix.
Il à tant apporté à tant de gens ! Tant de gens l'ont aimé ! Car comme le dit si bien Jacques lacan, psychanalyste : " Celui à qui je suppose un savoir, je l'aime ". Mais lui aussi à tant aimé les autres !
Il à passé sa vie à crier que l'horreur peut recommencer, à avertir les gens de cela, à tenter de les informer comment éviter ces situations inhumaines. Il ne voulait pas que les autres vivent ce qu'il avait vécu. Il voulait nous en préserver. Il s'en était donné la mission, il l'à très bien menée.

Lorsque je le rencontrais nous parlions aussi de l'après vie.

Dans un de ses livres, peut-être le moins connu, « Le nouveau livre »j'avais  découvert qu’il croyait à l’après vie. Au sujet du mot « mort », il avait écrit : « Car la mort est une seconde naissance » et au sujet du mot « Ecoute » :

« Une autre fois, tu as eu, peut-être un dialogue avec un être humain que tu aimais et qui à disparu. Cela s’est produit pour moi. Pourquoi pas pour toi ? »

J’aime ce livre, qui est une plongée dans le monde invisible, l’intuition, l’au-delà, sans intellectualisme, uniquement forgé par la réflexion d’un homme que la vie n’a pas épargné, et qui a gardé l’espérance !
Même habitant dans une autre région, Martin Gray était extrêmement présent pour moi. Il était le colosse qui me protégeait, peut-être contre mes propres démons, qui me rassurait. Je lui écrivis un jour, au sujet de « Au nom de tous les miens » : « Je brandirais votre livre comme on brandirait une croix ». Car c’est un livre de lumière. Il témoigne de tant d’âmes emplies d’amour !

Mes rencontres avec lui étaient un pansement, sans pourtant guérir tout à fait, sur les blessures d'une enfant et adolescente choquée par le destin terrible d'un ami du passé.. Et cela je n'en prendrais conscience que progressivement..






Ci dessus : Ma première visite chez Martin Gray

Martin Gray à été la voix des siens, et de tous les autres. Il n'est pas le seul à avoir écrit sur la déportation, certes... Mais c'est lui que j'ai rencontré..

Certains n'ont pas pu parler de leur déportation et je le comprends. D'autres l'ont fait. Chacun réagit comme il peut..
Martin Gray à additionné sa voix avec celle de quelques autres pour dire qu'il faut toujours espérer malgré les " animaux à visage d'homme "et qu'il faut faire barrage à la haine. Il à été vers les autres, à multiplié les rencontres, les conférences, tenté de trouver des solutions pour que l'amour soit plus fort que la haine...Pour que cela ne recommence pas.

Il avait un tel amour des autres et combien je le remercie de ces moments avec lui dont il m'à fait le cadeau. Et qui resteront à jamais dans mon cœur.
Il avait même désiré qu'un de mes manuscrit soit édité, alors que je ne le lui avait pas demandé.
Il l'avait présenté deux fois chez un éditeur mais cela n'avait pas été possible. Le sujet traité n'était pas assez vendeur. Pour certaines raisons, maintenant je me dis que c'est bien comme cela.


- La vie renaîtra de la nuit :


Depuis le début de cette année 2016, je craignais sans me l'expliquer, le proche départ de Martin Gray. Pourtant, je n'avais pas de ses nouvelles directement. Je lui écrivais mes vœux par facebook.
Lorsque j'ai apprit son décès, j'ai été assommée et cela m'à plongée dans tant de souvenirs.. puis je me suis ressaisie.
J'ai envoyé un SMS à René qui m'à répondu : " oui, c'est notre a-venir à tous; de Martin Gray, en plus d'un destin qui dépasse ma compréhension objective limitée, reste une destinée humaine exemplaire. René "

Je me suis ressaisie en me disant qu'il nous faut bien partir un jour, chacun à notre tour ....Cela est tolérable lorsque c'est à un âge acceptable. Martin Gray aurait pu vivre encore un tout petit peu, comme dit Jean Ferrat, mais c'est ainsi.

Lorsque qu'une personne est dans notre cœur, elle ne part pas dit on, elle ne peut pas vraiment nous quitter..C'est vrai..

Mais il y encore autre chose : La mort n'est pas la fin. Notre vie continue après notre mort, je ne le crois pas, c'est une certitude.
Bien sûr c'est une séparation douloureuse parfois insupportable, pour les proches, pour ceux qui restent. Mais elle n'est pas l'anéantissement de la personne qui est partie !

J'ai eu trop de messages en transcommunication instrumentale ( TCI) pour ne plus en douter.. Et d'autres phénomènes.
Mais surtout par la TCI. Là, ce n'est pas une croyance, une hypothèse, c'est une réalité. A tel point et je le dirais encore et encore que lorsque plus tard j'éprouvais d'autres deuils, il est arrivé un moment où je n'avais plus besoin de faire de la TCI pour me rassurer sur le problème de la survivance des gens.

Ceux qui ont la passion de l'ignorance refuseront ces affirmations de ma part, les autres peuvent avoir la curiosité de vérifier. Et d'autres savent..
Je dis que ceux qui nient ces phénomènes maintenant, ceux là n'ont plus d'excuses ! Car rien ne les empêche de vérifier, rencontrer des gens qui ont eut des messages, se documenter, je ne sais encore.. Qu'ils fassent quelque chose mais qu'il le fassent sérieusement. C'est pour cela que je parle de "passion de l'ignorance "

A moins que ce ne soit un prétexte...chez certains prêtres par exemple, qui se sentent court-circuités par les expérimentateurs en TCI, par rapport à leur pouvoir, au pouvoir de l'église, qui...... etc.. Mais ça c'est un autre débat.

On parle de la mort comme de la nuit. Mais si je vous disais que c'est la lumière ? Une lumière éblouissante  et aimante ? Beaucoup de témoignages à ce sujet. Moi-même, j'ai fait une NDE en 2006.

Ceux qui viennent de partir ne sont pas très loin et lorsqu'on parle d'eux ils sont là !

J'ai lu des articles émouvants : " Martin Gray à rejoint les siens ". Oui.. Mais ceux qui restent, sa femme, ses enfants, les gens qu'il à aimé dans sa vie privée ne sont pas lésés pour autant..

Un jour, ils le rejoindront aussi, même si d'autres les ont précédés. 
Parce que l'amour, de l'autre côté, en se partageant, ne se divise pas
mais au contraire se multiplie..
L'amour qui à existé reste toujours l'amour et s'amplifie

C'est une autre existence, une autre conception des sentiments ou tout se magnifie..

La nuit, le noir, l'ombre, c'est ici. La lumière, c'est la vraie Vie. C'est ce qu'avait comprit Saint Augustin, (même si on pleure quand même) dans une magnifique prière..
Je ne veux imposer nulle religion aux gens mais sa vision de l'au-delà est magnifique, même si ce n'est pas mon théologien préféré..



Lien précédent sur Martin Gray  (cliquez) :
http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.fr/2012/06/1-des-nouvelles-de-martin-gray.html