lundi 20 juillet 2009

5. El Pelé : Saint gitan


" Bien peu de personnes savent que, le 4 mai 1997, à Rome, a été prononcée par Jean-Paul II, la béatification de CEFERINO GIMENEZ MALLA, gitan martyr.

Comme pour le pèlerinage des Saintes-Maries-dela-Mer, cette béatification éclaire la nature des relations que les Gadjé entretiennent avec les Gitans.

CEFERINO GIMENEZ MALLA, né en 1861 à Fraga province de Huesca, d'une famille gitane pauvre d’Espagne, s'était établi, car il était nomade, en 1880, maquignon à Barbastro, petite ville d'Aragon, à une heure de la frontière française. C'était un Gitan, surnommé El Pelé par les siens, ce qui signifie crûment « les couilles », afin de signaler sa grande force de caractère.
Les bonnes relations qu'il savait entretenir tant avec sa communauté qu'avec les payos faisaient de lui un médiateur de premier ordre et lui valurent d'être surnommé « le Maire des Gitans ». Ceferino découvrit assez tardivement la foi en fréquentant les séances de prières d'un ordre franciscain.

Ne sachant ni lire ni écrire, il s'était pourtant rendu célèbre pour sa foi profonde, pour ca capacité d'atténuer les conflits et, aussi, pour sa volonté d'aider tous les souffrants. Une histoire de sa vie raconte qu'en 1918, sur la place de Barbastro, un tuberculeux s'écroula sur terre en crachant du sang. En dépit de la menace de contamination, El Pele a accouru vers lui pour le nettoyer de son mouchoir.

Aux dires de ses contemporains, c'était un homme grand et maigre, habillé avec soin et "distingué". Il se maria et se sédentarisa peu à peu à Barbastro (Nord de l'Espagne). N'ayant pas d'enfant, il adopta "la Pepita", nièce de sa femme.

Très pieux, il aimait l'Eucharistie (assistance quotidienne à la messe et adoration nocturne) et la Vierge Marie (chapelet).

Il avait un don pour catéchiser les enfants en leur racontant des histoires.

Homme de la paix, on l'appelle pour arbitrer des conflits entre gitans ou des conflits inter-ethniques. L'évêque lui-même a recours à ses conseils. Devenu membre de Saint-vincent-de-Paul, il est généreux envers les pauvres.

En 1936, il fut incarcéré par les Républicains pour avoir essayé de défendre un prêtre soupçonné de collaboration franquiste : En effet, pendant la révolution de 1936, il voit une foule de miliciens s'acharner dans la rue contre ce jeune prêtre. Il prend sa défense. On l'arrête.

Quand on lui a demandé s'il avait une arme, il a sorti sans mot dire un chapelet de sa poche!

Un ami de la Pepita, anarchiste, essaie de le libérer: il lui suffirait d'être discret et de renoncer à son chapelet. N'étant pas ecclésiastique, il aurait pu avoir la vie sauve, mais il refusa de renier publiquement sa foi pour recouvrer la liberté.

Il fut exécuté sommairement, à la nuit, le 9 août (il avait 75 ans) au bord d'une fosse commune creusée dans le cimetière de Barbastro ". (Synthèse de différents sites).







Au moment d'être fusillé en même temps que dix-huit autres personnes,
Ceferino tenait un chapelet entre ses mains et s'exclama :
« Viva el Cristo Rey ! ».
Cefferino Jimenez Malla se fête le 4 août.

Voici en espagnol, une vidéo sur sa vie :


envoyé par Acitv

Voici en espagnol, ce qu'à dit Jean-Paul II lors de sa Béatification :

" La exhortación papal

En su discurso para beatificarlo el Papa dijo que “su vida muestra cómo Cristo está presente en los diversos pueblos y razas, y que todos están llamados a la santidad, la cual se alcanza guardando sus mandamientos y permaneciendo en su amor (cf. Jn 15,11). Resaltó sus virtudes, su amor a los pobres, su inteligencia natural y su don de consejo, y de modo especial su fidelidad a la raza calé.Añadió el Papa: Su vida cristiana nos recuerda a todos que el mensaje de salvación no conoce fronteras de raza o cultura, porque Jesucristo es el redentor de los hombres de toda tribu, estirpe, pueblo y nación (cf. Ap 5,9).En el discurso a los peregrinos que llegaron a Roma para la beatificación, mostró el Pontífice especial preocupación por las discriminaciones que los gitanos han sufrido a través de los tiempos el Papa les dijo: “es necesario que se superen antiguos prejuicios que os llevan a padecer formas de discriminación y rechazo que a veces conducen a una no deseada marginación del pueblo gitano.”Luego los instó a imitarlo en su piedad cristiana y su devoción a María “que vosotros invocáis como ‘Amari Develeskeridaj’, (Nuestra Madre de Dios), para que ella sea la Estrella que guíe y alegre vuestros pasos.”

Voilà, je tenais à en parler car peu de gens connaissent....

Une très jolie vidéo chantée en espagnol, envoyée par bissiere06 :



8 commentaires:

Anonyme a dit…

Grand respect pour ce gitan qui a garder ses convictions jusqu’au bout ! sa vie est un exemple mais sa mort est son choix. C’est un acte de foi parce-que personne l’obligeait. Ce sujet est un beau témoignage après ce qui vient de se passer avec les reliques! Quelle noblesse chez ce gitan, quel courage, son surnom lui va bien!Merci pour ces découvertes
Vagabundo

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Il était et est toujours grand!

Anonyme a dit…

Je pars demain après midi en vacances, je suis passée pour lire et cette histoire m'a époustouflée!
oui, quelle grandeur, c'est un saint, fusillé par les fascistes, sans tombe, mais qui fait honneur à sa race et à nous tous. Bravo pour ce sujet nouveau (encore)et bonnes vacances à toi aussi.
Manoune

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Merci Manoune et bye bye!

Anonyme a dit…

ma connexion a l'air de tenir depuis hier soir, alors je viens vite te lire, de nouveau un superbe article, comme toujours et rrès intéressant, je ne connaissais pas, mais je ne connais pas grand chose, et tu m'en apprends beaucoup..
encore un être méconnu avec une valeur humaine inébranlable, je vén-re cet homme qui a sus garder jusqu'au bout sa foi, malgré la fin qu'il a dû sousçonnée....
je souhaite que "notre route" va retrouver très rapidement sa connexion au maxi...
je souhaite également que l'enquête aboutisse très rapidement, pour les reliques subtillisées,
je crois que notre monde actuel est en pleine dérive.....
bisous à toi Jeannine, bonnes vacances si tu en prends, et j'espère que la santé, chez toi, s'arrange à bientôt....maguy

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Merci Maguy de ton commentaire!
Pour les reliques.... d'autres ont été volées ailleurs...C'est une "mode"
Moi aussi j'ai connu tardivement El Pelé, car à part Notre Route, personne ne m'en avait jamais parlé. Tout le monde ne connait pas...
Et dans la crypte, je voyais sa photo sans comprendre : je ne savais pas qu'il était gitan...
Il est vrai que là, on se trouve devant un Saint ou quasiement, extèmement bouleversant. Ceferino Jimenez Malla est criant d'authenticité dans sa foi.
Je me dis que ma rencontre avec lui, si elle a mit du temps, devait se faire... maintenant...
Lorsque je retournerais aux Saintes, je sais que maintenant c'est ves lui que je me tournerais humblement, comme jamais.

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

problèmes de manips ou de blog (commentaires articles) je reporte

20 juillet :
" Magnifique et bouleversante histoire d'un martyr méconnu.

Bravo pour ton article.

Amitiés.

Patrick "
et je l'avais remercié...

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Je viens de recevoir un commentaire au sujet de celui de Manoune.
La personne que je ne veux pas nommer écrit : " les assassins n'étaient pas "fachos" mais "rouges". OK et d'ailleurs je n'y avait pas fait attention à l'époque.
Mais comme le commentaire est un petit peu moralisant ne voulant pas froisser qui que ce soit, je pense qu'il vaut mieux que je l'écrive moi même...D'ailleurs c'est tout pareil, j'estime qu'à un certain degré les comportements portent de toutes façons le même nom au niveau de la repression .

On l'avait bien comprit qe c'étaient les "rouges ", tout le monde l'avait comprit mais autant le re-préciser