mardi 20 novembre 2018

1. Éternelles guitares

Un peu de musique et de rythme avec une chanson que j'adore..

Pas question de sombrer dans la mélancolie..Même si c'est difficile.
Bonne soirée à tous.




Charles Aznavour 22 mai 1924 - 1er octobre 2018




Les deux guitares.

Deux tziganes sans répit
Grattent leur guitare
Ranimant du fond des nuits
Toute ma mémoire
Sans savoir que roule en moi
Un flot de détresse
Font renaître sous leurs doigts
Ma folle jeunesse

Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

Jouez tziganes jouez pour moi
Avec plus de flamme
Afin de couvrir la voix
Qui dit à mon âme
Où as-tu mal, pourquoi as-tu mal ?
Ah t'as mal à la tête
Mais bois un peu moins aujourd'hui tu boiras plus demain
Et encore plus après-demain
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

Je veux rire et chanter
Et soûler ma peine
Pour oublier le passé
Qu'avec moi je traîne
Apportez-moi du vin fort
Car le vin délivre
Oh versez, versez-m'en encore
Pour que je m'enivre

Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Deux guitares en ma pensée
Jettent un trouble immense
M'expliquant la vanité
De notre existence
Que vivons-nous, pourquoi vivons-nous ?
Quelle est la raison d'être ?
Tu es vivant aujourd'hui, tu seras mort demain
Et encore plus après-demain

Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

Quand je serai ivre-mort
Faible et lamentable
Et que vous verrez mon corps
Rouler sous la table
Alors vous pourrez cesser
Vos chants qui résonnent
En attendant jouez
Jouez, je m'abandonne
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz
Ekh raz yechtcho raz yechtcho mnogo mnogo raz

" L’identité de l’auteur de la chanson tzigane russe Les deux guitares n’a toujours pas été établie à ce jour. Seule certitude, elle trouve son origine dans les vers du poète et critique du XIXe siècle Apollon Grigoriev. La chanson a connu un grand succès grâce à l’interprétation du célèbre musicien et artiste tzigane Aliocha Dmitrievitch et de l’artiste Yul Brinner.
Cette magnifique chanson de 1960 est l'adaptation par Charles Aznavour d'un morceau du folklore tzigane russe dont il a gardé en v.o. le refrain (qui signifie quelque chose comme "Encore et encore, et encore de nombreuses fois"). Comme souvent dans cet univers, la mélancolie déchirante des couplets se mue en une ivresse tourbillonnante puis une transe irrésistible au final. Il existe de nombreuses autres adaptations de ce morceau, dont celles de Vladimir Vissotsky (LE monument de la chanson russe) qui en a fait plusieurs versions dont une en français, Plus rien ne va, où s'exprime toute la beauté de sa poésie puissante et écorchée. 
Adaptation d'un morceau très populaire du folklore tzigane russe, Les deux guitares démarre comme une plainte lancinante et s’achève dans une transe irrésistible telle que sait en engendrer la musique slave. Le texte du refrain, porté par les hommes unis et soutenu par le contrechant tout en légèreté des voix de femmes, est en version originale. Mais ce n’est pas la seule embûche de cette partition : de l’interprétation des couplets dont la rythmique précise doit paraître libre à l’accélération inexorable amenant l’exaltation finale en passant par la richesse du texte, on trouvera de quoi approfondir maints aspects du travail en polyphonie et jouir dans une réalisation réussie d’un plaisir orgastique!! "

Extrait : http://olgafg.canalblog.com/archives/2018/10/03/36754201.html