dimanche 28 février 2010

5. Merci à Tony Gatlif pour le film Liberté


J'ai été voir hier après midi Liberté de Tony Gatlif et je ne pouvais pas écrire ensuite.
Tout d'abord à cause de l'émotion et parce qu’il me fallait un temps d'arrêt, parce qu’il y avait un grand silence en moi, comme après une grande tension et un grand apaisement.


Je ne raconterais pas le film (il faut que les gens aillent le voir) et je conseillerais aux gens d'aller cliquer sur les liens que j'ai trouvé sur internet et posé dans le billet précédent. Les deux entretiens sont très importants.
Oui, le personnage de Taloche incarne bien l'âme tzigane dans toute son hypersensibilité, et pour cause, bravo à Tony Gatlif et à son génie!
Quelle remarquable interprétation que celle de James Thiérrée, dans ses moindres expressions ! Combien je l’ai ressenti d’une façon épidermique !
Bravo à toute l’équipe du film de toutes façons, à Marc Lavoine que j’ai découvert dans ce style particulier de film et qui est remarquable ! Ils le sont tous d’ailleurs.


Peut-être, alors qu’il en parle lui-même beaucoup dans ses entretiens, que Tony Gatlif aurait du mettre plus l’accent à la fin du film, lorsqu’est précisé sur l’écran le destin des héros, que ceux qui n’ont pas été déportés n’ont été libérés des camps en France qu’en 1946, soit un an après la fin de la guerre..J’aurais aimé voir une petite phrase brève à ce sujet (mais bon…)
Ayant sympathisé grâce à des gitans à la cause des Rrom pendant la deuxième guerre mondiale ainsi que leur situation en France sous le régime de Pétain (les camps) élément que j'ignorais pendant longtemps, j'avais aussi lutté par solidarité avec eux pour que tout cela se sache, je pensais aussi à Tony Gatlif, j'ai même prié, oui, je le dis, écrit à ce sujet selon mon inspiration, vu à quel point par exemple Abuelita du site/blog Notre Route se battait pour cela depuis des années, et voilà que le film était là, il était né ce film où pour la première fois quelqu'un à parlé de la déportation des tsiganes et des camps d'internements en France!

Tony Gatlif en est le précurseur !

Alors c’est comme si Gatlif avait mit de l’ordre dans les choses, comme si tout était rangé subitement, car sa voix a répondu à toutes les autres voix qui criaient et tout s’est calmé. Tout à concordé, tout était à l’unisson…. Merci pour les gitans.
Aux appels de ceux qui revendiquaient une reconnaissance, Tony Gatlif à apporté une réponse pleine de tendresse, de réalisme et d’amour sur une trame historique dramatique toujours dentelée d’humour (c’est du Gatlif !) où se joue le destin tragique des personnages.
Une question : Une réponse et le calme est là…
Et moi qui ne suis pas gitane, mais qui ai toujours lutté ou sympathisé pour les Droits de l’Homme, je suis apaisée que soit porté à l’écran des vérités dont on m’avait spoliée, on s’était vraiment moqué de moi (comme pour la remarquable émission « Les musulmans de France » où je n’ai pas été la seule à dire : mais ça, je ne l’avais pas su ! ») .
J'ai pleuré à la fin du film (je suis une émotive) mais j'étais surtout bouleversée par la naissance du magnifique film qu'est Liberté.
Car Liberté est un très beau film.


Le film de Tony Gatlif est un hymne à la liberté qui subsiste et persiste envers et contre tout, même avec ou à travers la mort... C'est l'essence même de l'âme tsigane, d'UNE âme tsigane, car dans ces circonstances, les tribus disparaissent derrière un sort commun.

Il est un hymne à l'intensité de la vie, à ceux qui savent vivre dans l'instant présent par choix ou par necessité...
Merci Tony Gatlif, merci pour la Vérité, merci pour avoir levé cette chape de plomb de silence sur ces faits,
Je pense que toute voix qui s'élève contre l'injustice finit toujours par se faire entendre, qu'à force de pousser une porte elle finit toujours par s'ouvrir,


et Tony Gatlif quoiqu’il se passe par la suite,

est le premier à avoir ouvert cette porte…


J’en suis encore comme sidérée…
Mais c’est aux gitans de parler…
Allez voir ce film il est trop important !
Je pense à ceux que j'ai aimés, je parle de gitans, qui ne sont plus là et qui auraient voulu voir un tel film! Allez, gageons que de là où ils sont... ........

Billet précedent : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2010/02/4-de-tony-gatlif-django-reinhardt.html

Suite : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2010/03/6-liberte-la-rafle-des-commentaires.html

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Nous n'avons pas pu encore aller voir ce film mais nous avons hâte.
Abuelita

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

J'ai bien pensé... Parce q'il y aurait déjà un article sur ton blog!

Anonyme a dit…

Coucou! On a pas encore été voir le film mais on compte y aller bientôt!
J'ai beaucoup aimé l'article précédent, à bientôt.
Manoune

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

A+ Manoune.

Anonyme a dit…

Je salue bien bas Tony Gatlif pour ce très beau film sur le destin des gitans pendant la seconde guerre mondiale ! Haut en couleur et en musique, en émotions teintées à part le personnage de Taloche qui est remarquable, un simple d’esprit avec ses émotions à vif, les coutumes gitanes et l’humour effectivement même si le film s’achemine vers le drame, il fallait qu’un film comme celui-là se fasse ! Tous les films sur la déportation se ressemblent si j’ose dire, c’est toujours le même scénario de souffrance et de barbarie, mais là nous sommes au sein d’une famille tsigane, puisqu’elles étaient toutes disséminés, chacune faisant sa route, et nous plongeons dans leurs intimité et leur destin qui n’est pas tout à fait comme celui des juifs puisqu’il y à eu aussi les camps en France. C’est pour cela qu’il faut aller voir ce film, car il n’est pas comme les autres..On découvre les gitans, un autre monde et ce qu’ils ont vécu ! C’est du Gatlif, avec ses musiques, ses chants magnifiques, la vie intense, un hymne à la liberté ! Ce qui est bien démontré c’est cette nécessité de la liberté inhérente aux nomades
C’est très beau, un grand film et comme tu le dis, une porte ouverte !
Brocéliande

" Tuer le nomade c'est tuer la part de rêve où toute la société va puiser son besoin de renouveau ". Proverbe tzigane

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Merci Brocéliande. Hymne à la liberté au point que dès le début du film les cordes des barbelés vibrent les unes après les autres comme des cordes de guitare ou de violon au son de la musique, imprégnées, porteuse de l’âme tsigane, écho de la souffrance passée ! Magistrale idée de Tony Gatlif ! La musique subsiste, éternelle, envers et contre tout !
Taloche en tant que « simple d’esprit » est en prise directe avec ses émotions, il n’intellectualise pas, ne peut rien contrôler, et en ce sens est la résonnance de toutes les émotions de la communauté… et du spectateur !
Même sa mort est poétique : l’eau dans laquelle il s’était défoulé, l’eau qu’il voulait libérer, il s’y est confondu.
J’ai été le voir deux fois… Car dès la première fois, le film « me manquait » . Et paradoxalement, la deuxième fois, mes émotions ont été à vif plus tôt. Je voulais vérifier quelque chose et en fait je pense que j’avais besoin de « liquider » un trop plein.
Ce film est différent oui Brocéliande, pour qui ne connait pas assez bien les tziganes. Il nous fait entrer dans un univers peu habituel par rapport aux autres films sur la déportation, la découverte des gitans. Tony Gatlif n’a pas voulu entrer dans le drame tout de suite et complètement. A part la scène finale de l’arrestation que l’on sait irréversible, et cette scène que j’ai trouvée poignante où Taloche, en prise avec la milice ne vaut pas lâcher la roulotte, se cramponne à la roue (c’est un scène très forte), on se demande jusqu’où va aller la barbarie, on vit une émotion très intense !

Anonyme a dit…

la tempête a retardé la parution d'un article sur mon blog, mais j'ai fais référence à ce triste et mémorable film de Tony Gatlif..
je me suis permise de mettre ton lien, afin que les personnes le désirant viennent te rendre visite, pour en savoir plus, car tu décris si bien ce film...
rien qu'en lisant les commentaires, je me sentais vivre ce film comme qsi j'y étais..
merci à toi et à tous tes internautes qui savent si bien le commenter..
à bientôt maguy

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Coucou Maguy! Moi "si bien commenter" bof... Va voir le film, bises!

natacha a dit…

je suis aller voir le film dans le 6éme arrt de Paris. Film poignant, émouvant. Une page oubliée sur le génocide des tziganes ! un peuple qui lui aussi a souffert.
Une Ode à la Liberté.
Merci d'avoir fait ce film.

Fleur de corail Jeannine Toiron-Vaquié a dit…

Merci natacha pour ce commentaire que je rajoute dans "la rafle des commentaires" comme je l'avais dit. Au plaisir de vous re-lire