samedi 31 janvier 2009

9. Lettre ouverte à Martin Gray sur les oubliés de l'histoire. Deuxième partie

Bonjour Martin Gray,

Je vous retourne à mon tour mes meilleurs vœux de bonheur et de santé pour cette année 2009!

Votre lettre a profondément retenue mon attention et notamment deux phrases :

" Vos réflexions, idées et commentaires m'importent beaucoup "

et

" Comme vous le savez fort bien, des hommes de mon âge, survivants de l'holocauste, disparaissent chaque jour. Avec leur décès, ce sont des souvenirs qui s'effacent et leur histoire risque d'être perdue pour les générations futures. C'est là quelque chose que je ne peux supporter."

C'est pourquoi je vous réponds, vous fait part de mes reflexions. Même si je vous avais déjà un petit peu parlé de cela..

Vous avez pu relater, au nom de tous les vôtres, votre vie, suite à votre rencontre avec le grand écrivain Max Gallo qui au fil de votre récit, à magnifiquement rédigé ce best seller "Au nom de tous les miens" en 1971.

Puis ensuite en 1983, Monsieur Robert Enrico a réalisé le film "Au nom de tous les miens" que j'ai été voir et d'où je suis ressortie en pleurant!
Il y à également la version télévisée longue ( 8 ou 9 épisodes), que je possède…vu et revu.

C'est pourquoi je ne comprends pas votre deuxième phrase!
La mémoire de votre martyr et celui des vôtres, ne peux plus être perdue!
Mon Dieu Martin Gray qui pourrait oublier les deux chefs d'œuvres que sont le livre et le film retraçant votre vie, pierres à l'édifice du devoir de mémoire que vous avez si bien déjà su poser!
A quoi tient cette inquiétude ?
Vous SAVEZ que vous n’avez pas à l’avoir, cette inquiétude…. Et que vous soyez touché par l’attitude de votre fils c’est autre chose….C'est très émouvant de la part de votre fils de vouloir faire à nouveau un film sur votre vie!

« Au nom de tous les miens « est un best seller connu dans le monde entier et vendu à des millions d’exemplaires…

D’autres anciens déportés ont aussi écrit des livres afin de garder cette mémoire vivante, et combien d’autres films ont été fait !

Je pense notamment au livre de Rudolph VBRA, que j’ai là, dans ma bibliothèque, traduit de l’anglais « I cannot forgive » par « Je me suis évadé d’ Auschwitz», livre que j’ai recouvert, comme on protège un trésor !

Il m’a produit un tel effet par son réalisme, il est si poignant!
Il fait parti de ces livres si pathétiques et si bien écrit qu'il a même réussi à un moment du récit, à me faire vomir….
Puis au bout de quelques jours j’avais reprit ma lecture et terminé cette œuvre : Quel courage aussi à eut Rudolph Vrba !
Il est parti de ce monde maintenant mais à laissé ce témoignage irremplaçable !

Je conseille à tous ceux que cela interresse de lire ce témoignage.

« Rudolf Vrba, né sous le nom de Walter Rosenberg, (11 septembre 1924 à Topoľčany, Slovaquie - 27 mars 2006 à Vancouver, Canada) est un pharmacologue, est principalement connu pour son rapport sur le camp d'extermination et d'Auschwitz, dont il fut l'un des seuls qui soient parvenus à s'en évader. Son témoignage sur ce camp de la mort fut le premier à parvenir en Occident. Il écrivit d'ailleurs un livre sur le sujet, ayant pour titre original I Cannot Forgive. »
« En juin 1942. Affecté au Sonderkommando (service des biens confisqués) il devient secrétaire du Camp de la Quarantaine. Ou qu'il soit il note, enquête afin de nous rendre ce témoignage.
Le 14 avril 1944, Rudolf Vrba et Fred Wetzler s'évadent d'Auschwitz. Le 25 avril ils font un rapport sur les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau-Maïdanek. Ce rapport sera transmit au chef de la communauté Juive de Hongrie. Ce rapport ne fut jamais publié en France, et figurera dans les pièces d'accusation au procès des criminels de guerre nazis de Nuremberg. » Wikipedia et diverses sources.

Tous ceux qui ont pu laisser un témoignage, être reconnus par la société, l’histoire, tous ceux qui ont une date pour commémorer afin que le souvenir ne s’éteindre pas, tous ceux là ont fait leur devoir, ont rendu service à l’humanité, peuvent se recueillir et retrouver leur dignité !

Mais les autres ? Les oubliés ? Les gens du voyage ?

Je savais comme tout le monde, qu’en dehors de la Shoah, il y avait aussi eu quelques gitans, des homosexuels, des communistes et des résistants. Mais je ne me rendais pas compte de l'immensité de cette déportation tzigane, et beaucoup de gens ne le savent pas!

Si on me demande si on peut refaire l’histoire je répondrais : Oui !
Par le silence, l’indifférence et l’oubli….
Si on me demande si j’ai confiance en l’éducation Nationale et si l’on m’a bien enseignée, je répondrais : Non !
On m’a menti !
Par omission !

Parce-que pendant dix ans j’ai fréquenté un gitan d’Espagne, Tonio Moraito de Almeria qui venait de Malaga 6 mois par an aux Saintes Marie de la Mer, et qu’après son décès le destin m’a fait connaître l’Association Notre Route « Amaro Drom » (c’est lui qui avait conseillé à Véronique Labbe, la Présidente dite « Abuelita » de donner ce nom à l’association) en lien depuis le début de mon blog, j’ai prit connaissance de certaines vérités…
Que l’on m’ai menti, en vue de ce que j’ai découvert, j’en comprends les causes…

J’ai découvert avec stupéfaction qu’il y avait eu des camps d’internements/concentration en France, à peu près 56, dont Saliers dont parle Véronique Labbe, puisque c’est près de chez elle et qu’elle va aux commémorations…

Un petit récapitulatif n'est pas inutile...
Quelques notes prises sur son site et ailleurs.

Sur la persécution gitane (guitare et chant Canut Reyes):
De la discrimination à l’extermination :
En France, les Tsiganes ont été assignés à résidence dès le printemps 1940 en raison de la guerre.

« Le 06 avril 1940, avant même la demande d'Armistice, le gouvernement du maréchal PETAIN, a ordonné aux préfets de procéder aux rassemblements et à l'internement des Tziganes dans les camps appelés officiellement « camps de concentration » Abuelita-Notre Route
Même s’il y a eu aussi quelques déportations, les Tsiganes ont été « internés » à partir de novembre 1940. Ils supportaient des conditions de vie effroyables dans ces camps : Hygiène, nourriture, etc.. Certains mourraient, malgré la présence de la Croix Rouge qui ne faisait rien !
Ces mesures ont concerné environ 6 000 Tsiganes français, ceux porteurs du carnet anthropométrique institué par la police en 1912. Parce-que la discrimination avait commencée avant…
Mais de surcroit :
Ils furent oubliés, délaissés car même si la guerre se termine officiellement le 8 mai 1945, les derniers Tsiganes internés en France attendront cependant jusqu’en 1946 pour retrouver la liberté… N’est-ce pas ahurissant ?

Citation : « Dans 56 camps en France, 30 000 Tziganes français seront internés. Ces camps serviront de centre de regroupement pour l'extermination systématique. » Abuelita-Notre Route

Même s’il est dit ailleurs que la France est le seul pays occupé d'Europe de l'Ouest où "l'Auschwitz Erlass" du 16 décembre 1942 ordonnant la déportation des Tsiganes à Auschwitz ne fut pas appliqué : Les Tsiganes français que l'on a recensé à Auschwitz ont été arrêtés dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais qui dépendaient du commandement militaire de la Belgique, à l'automne 1943 et déportés le 15 janvier 1944 par le convoi Z en partance de Malines en Belgique.
l'Auschwitz Erlass :
Quelques mois après l’accession au pouvoir de Hitler, les municipalités allemandes ouvrirent, dès mars 1933, de leur propre initiative (les lois raciales de Nuremberg datent de 1935), des « zigeunerlager » , des camps tsiganes pour nomades et sédentaires. A partir de 1936, les Tsiganes tombent sous le coup des lois de Nuremberg. Certains sont stérilisés et, deux ans plus tard, débute leur transfert vers les camps de concentration, Dachau, Buchenwald, ou encore Lagenbach, en Autriche. Le chef de la SS, Himmler, a alors en charge le Service central du Reich pour la suppression de la nuisance tsigane. Le 16 décembre 1942 (dit « Décret d’Auschwitz »), le Reichsführer SS donne l’ordre de déporter les Tsiganes du Grand Reich (cela inclut le nord de la France ou encore la Belgique) vers le camp d’extermination, situé en Pologne.
Là dans les camps, toutes les femmes gitanes (Rroms) furent systématiquement stérilisées ainsi que les petites filles dès l’âge de six ans, pour ne pas que les gitans puissent se reproduire.
Puis en fin de compte tous envoyés dans les chambres à gaz (pour ceux qui n’étaient pas morts pendant les expériences médicales).

« Outre la France, les victimes tziganes furent déportées d'Allemagne, d'Autriche, de Tchécoslovaquie, de Hollande, de Roumanie, de Russie, Bulgarie, Grèce, Italie, Espagne.

Dans les camps d'AUSCHWITZ BIRKENAU, les tziganes étaient tatoués de la lettre Z et devaient porter sur leurs vêtements le triangle noir des a-sociaux. C'est à partir de là que le pool de médecins SS cités auparavant ainsi que le sinistre docteur Joseph MENGELE effectueront sur eux leurs infâmes recherches. A CHELMNO 18 000 tziganes furent assassinés.

Les tziganes polonais du ghetto de Varsovie furent gazés à TREBLINKA. Les spécialistes des recherches sur l'holocauste estiment à plus 100 000 le nombre des tziganes qui périrent dans le camp de SOBIBOR.

Aujourd'hui tous les historiens s'accordent à dire que la communauté tzigane a perdu plus de 500 000 des siens dans les camps de concentration. » Abuelita-Notre Route

En fait ce serait entre 500 000 et 750 000…

Mais ce qui est troublant, c’est que Monsieur Simon Wiesenthal dont j’ai un des livres (lu presque trois fois) « Justice n’est pas vengeance » qui traquait les criminels de guerre nazi à évoqué à plusieurs reprises un nombre de 2 millions de Rrom qui auraient péri dans ces camps….A peu près six mois avant sa mort. C’est troublant, et venant de lui, cela fait réflechir..

En témoigne la polémique qui à opposé, au sein de la communauté juive se demandant s’il fallait reconnaître officiellement l’holocauste tzigane, Elie Wiesel (Directeur dans les années 80 de l’Holocaust memorial Council) et Simon Wiesenthal qui souhaitait voir des représentants de la communauté Rrom au sein de cet organisme chargé de perpétuer la mémoire de la shoah.
Elie Wiesel refusa en disant "qu’il ne fallait pas dévaluer l’holocauste", ce à quoi Wiesenthal répondit avec subtilité "qu’il ne fallait pas dévaluer le nazisme".

Dévaluer l’holocauste en faisant venir des representants Rroms… ben voyons !

L’église n’a pas un beau rôle lors de la déportation, Rudolph Vrba en parle dans son livre d’ailleurs. Il avait envoyé des rapports au Vatican, rapports bien arrivés : Silence radio !

« Le pape Jean Paul II qui a demandé pardon au peuple juif au nom de l'église catholique n'a pas jugé utile d'associer notre communauté à ces manifestations de repentance, nous obligeant à émettre le voeu d'y être associé. C'est nous semble-t-il continuer à nous rejeter, nous considérer comme a-sociaux. La canonisation de Ceferino MALLA (EL PELE) n'y changera rien « Abuelita-Notre Route.

" Les persécutions nazies ont constitué le paroxysme des violences exercées de longue date contre le peuple tsigane, présent en Europe depuis le Moyen Age. Leur mobilité, leur mode de vie différent et leur culture ont engendré suspicion et discrimination à leur égard. Au fil des siècles, les Tsiganes ont été réduits en esclavage, en Roumanie notamment, stérilisés, spoliés…

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les gens du voyage ont également subi les politiques nationales mises en place en Europe. Il existait ainsi en Croatie un véritable camp d’extermination, Jasenovac, où étaient regroupés Tsiganes et juifs. Le nombre des victimes du génocide tsigane se situe, selon les estimations des historiens, entre 200 000 et 400 000 personnes." « A l’époque, cela représentait d’un tiers à la moitié de la population tsigane d’Europe », précise l’historienne Henriette Asséo.

" De fait, il est très difficile d’opérer un chiffrage précis car un nombre très important de Tsiganes ont d’abord été victimes d’une politique de liquidation sur place. « Celle-ci a été terrible en Pologne et en Serbie », appuie Henriette Asséo. 22 000 Roms, selon les informations actuellement disponibles, ont été exterminés à Auschwitz."

Là, ils y subirent aussi les folles expérimentations médicales du sinistre Mengele :

" Le 24 mai 1943, il devient l'officier médical du Camp des gitans, une partie de Birkenau. En août 1944, ce camp fut liquidé et tous ses prisonniers gazés. Mengele devint alors médecin-chef du camp de Birkenau. » . Wikipedia

Effectivement, dans l’enceinte d’Auschwitz-Birkenau, il existait un « camp tsigane » où avaient été regroupées les familles. Dans la nuit du 1er au 2 août 1944, ses 2 500 derniers survivants furent gazés puis brûlés dans les fours crématoires, à la suite vraisemblablement d’un ordre d’Himmler.
Auschwitz n’est pas le seul camp où des Tsiganes ont été exterminés.
Lors du Procès de Nuremberg : Il n'a jamais été question des Rroms!
Je ne vais pas faire un exposé sur un dossier aussi énorme que celui de la déportation des gens du voyage, mais je souhaitais que vous sachiez tout cela ainsi que ceux qui lisent.

Je recommande aux gens d'aller sur le site "Notre Route" en lien ici et de consulter le dossier "Holocauste"
Car c’est grâce à elle (Abuelita) que j’ai apprit ! Mais tardivement…Une chape de plomb de silence à trop longtemps occultée ma vision de la réalité !

Mais tôt ou tard, la vérité se dévoile...grâce à des personnes comme elle.. Mais que de travail, de lutte au niveau de l’information, des démarches administratives, des rencontres au niveau politique, jusqu’au Président de la République Monsieur Nicolas Sarkosy.

Une proposition de loi de reconnaissance de ce génocide a été crée par Monsieur Frédérique Dutoit ancien Député et soumise à l'Assemblée Nationale et au Senat.
Le 15 septembre 2009 : Notre Route vient de réouvrir ses portes en blog, lien disponible dans la liste

Un monument réalisé par un artiste israélien, prévu depuis 1992... va être érigé à Berlin, face au Reichstag.

" « En Juillet 1990 le parlement européen nous a fait une petite place en nous reconnaissant ethnie européenne. Nous pensons que reconnaître le génocide dont nous avons été victimes aurait été un geste oh! Combien plus significatif, comme l'a fait le gouvernement hongrois. Ce dernier a pris la décision de commémorer chaque année, à compter du 16 avril 2001, le souvenir des tziganes victimes de l'holocauste. De plus aux termes d'un décret du ministre de l'éducation, une leçon sera consacrée dans les écoles secondaires concernant ce chapitre lugubre de l'histoire. Nous trouvons que c'est une bonne chose car il est important pour vivre le présent et tenter de prévoir l'avenir, de bien connaître le passé. » Abuelita-Notre Route

Mais surtout :

"A QUAND LA RECONNAISSANCE DU GENOCIDE DES GENS DU VOYAGE LORS DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE" , au même titre qu’a été reconnue la SHOA, les Justes de France et le génocide Arménien (entres autres)"

Abuelita

" Si nous remercions aujourd'hui le fond de la lettre émanant de la Présidence de la République, ceci ne sous satisfait pas pour autant.Oui suite à la loi de Juillet 2000 (Journée nationale de commémoration des persécutions racistes et antisémites), à laquelle nous participons tous les ans à Marseille.Lors de cette commémoration sont mis en valeur surtout les Justes de France, la communauté juive et un peu les Gitans. Tous les intervenants font un discours dont la longueur n'est pas mesurée. Quand vient le tour des communautés gitanes il est fréquent que l'on nous coupe les micros alors que nos interventions sont les plus courtes (nous respectons les 3 minutes de temps imparti).
NON ! STOP ! IL EN EST TROP. NOUS VOULONS UNE JOURNEE DE COMMEMORATION PROPRE A NOS POPULATIONS QUI ONT PERI DANS LES CAMPS.IL NE FAUT PAS OUBLIER QUE NOUS SOMMES ARRIVES EN FRANCE EN 1427. NOUS CONTINUONS NOS DEMARCHES DANS CE SENS."
Abuelita-Notre Route

Car je pense aussi qu'il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures! Puisqu'on commémore la Shoah à une date précise, il faut faire de même pour les gens du voyage...

C'est le fond de ma pensée!

Il ne s’agit pas de faire de la surenchère au niveau des victimes ou toute autre comparaison, mais ce mépris, ce silence sur les gens du voyage me fait mal, et n’étant ni juive ni gitane, c’est en tant qu’être humain touchée très jeune indirectement par la déportation (je ne vais pas entrer dans les détails là) que j’exprime mon mécontentement. Du moins que je vous en fait part.Vous devez comprendre ce que c’est, que de désirer entretenir le devoir de mémoire…

J’ai fait part de votre lettre à Abuelita il y à 4 ou 5 jours seulement et voici sa réponse :

« Merci Jeannine de cette communication. Lettre très émouvante. En ce qui concerne le livre "Au nom de tous les miens" je l'ai lu.
Son idée est prodigieuse.
Moi de mon côté je viens juste de raccrocher le téléphone , j'étais avec NEGRITA nous souhaitons faire un clip sur notre génocide et nous allons essayer d'avoir des plages télévisées pour faire connaître notre culture
Et de notre côté aussi il nous faut trouver des fonds
Je t'embrasse
Abuelita

Association NOTRE ROUTELa PrésidenteMme LABBE Véronique dite Abuelita

Tél: 06.19.93.01.36 «

Sa réponse est admirable aussi!

Lors des commemorations, la communauté juive présente lui témoigne d'ailleurs toujours beaucoup de sympathie!
Mais il est temps de faire entendre la voix de gens qui n’ont pas les moyens d’être reconnus comme victimes, et d’être représentés dans les médias en tant que groupe social constitué.
Mais si le travail de mémoire s’est fait pour les juifs dans le monde occidental depuis 1945 grâce l’installation de l’état d'IsraëL et à l'effort commun sur la compréhension de la tragédie de la Shoah, on en est toujours au point zéro sur la question des gens du voyage.

J'espère ne pas avoir été maladroite dans mes propos mais je supporte très mal l'injustice!

Amicalement,
Jeannine Vaquié. "Fleur de Corail"

mercredi 28 janvier 2009

8. Lettre ouverte à Martin Gray sur les oubliés de l'histoire. 1ère partie

Voici de Martin Gray, une lettre reçue par mail le 29 decembre 2008 (il y à une erreur dans cette lettre où il est écrit "2009", c'est pas grave)... Je mets cette lettre, parce-que le billet serait trop long sinon, mais je suis entrain de répondre à Martin Gray, officiellement sur ce blog, et la réponse arrive....

En effet, cette lettre sous forme de mail donc, m'a plongée immediatement dans un abîme de reflexions......

Pendant des années, j'ai été une fois par an chez Martin Gray, nous nous téléphonions parfois, je faisais partie de ses milliers de d'admirateurs dans le monde, ce qui est toujours le cas, d'ailleurs il m'a même téléphoné l'année dernière pour prendre de mes nouvelles.

Mais cette lettre m'à, comme je viens de le dire, plongée immediatement dans un abîme de reflexions....qui vont être posées là, à la suite...

Puis avant de poster ma réponse, comme transition, je mettrais de la musique,

cette "transition" étant le début de ma réponse...


Je précise que je ne suis ni juive ni gitane..

Il se peut que je n'accepte les commentaires qu'après le totalité de ma réponse à Martin Gray, je préviens, mais ils seront posés...

Donc voici cette lettre :

" Cannes, 29 Décembre 2009 (donc 2008 en fait)


Cher lecteur,

Je ne suis pas certain d'avoir répondu ni de vous avoir personnellement remercié de vos courriers, mais sachez que si je ne l'ai pas fait, ce n'est pas l'envie qui m'en a manqué. J'ai été comblé et profondément touché par les milliers d’emails et lettres que j'ai reçus au fil des années, tous empreints de tant de gentillesse et de générosité ; et je dois avouer qu'hélas, le temps faisant défaut, il m'a été impossible de répondre à tous.

Chacun des emails de mes lecteurs est tellement important pour moi, ils prouvent par-delà le doute que ma voix et ma vie ont su trouver une petite place dans vos cœurs et que les chemins tortueux du destin m'ont permis de bâtir un pont stable bien qu'intangible entre vous et moi. Jamais je ne saurai exprimer à quel point je vous en suis reconnaissant, vous qui « êtes là », qui écoutez, qui soutenez et qui comprenez.

Il y a plusieurs années de cela, l'arrivée d'internet m'a permis d'avoir un site web. Loin de nous le temps où nous prenions le stylo et le papier pour nos missives, il s'agit à présent de Blackberrys, Ipods, etc. J'ai donc pris la décision de tout faire pour tenter de suivre le rythme de ce monde rapide et High Tech dans lequel nous vivons ! Depuis son lancement, je ne peux croire le nombre d'entre vous qui m'avez contacté par le biais de mon site et je réalise quelle merveilleuse opportunité cela représente pour moi que de pouvoir communiquer avec vous tous.

Mon fils va se charger prochainement de travailler à l'amélioration significative de ce site, ce qui nous rendra à même d'échanger directement les uns avec les autres. Mon but est d'héberger des conférences en ligne ainsi que des forums de discussion dans lesquels nous puissions parler du monde d'hier, d'aujourd'hui et de demain, échanger des idées et, je l'espère, savourer le plaisir de s'y retrouver virtuellement !

Aujourd'hui, je tiens à vous entretenir sur un sujet important. Cela concerne un projet de taille auquel je pense depuis un certain temps déjà, et dont j'ai décidé de « discuter » avec vous. Vos réflexions, idées et commentaires m'importent beaucoup et avec votre soutien, ce projet pourrait prendre vie. C'est d'ailleurs à des moments comme celui-ci que je réalise à quel point internet nous offre d'incroyables opportunités : être en mesure de partager une idée avec vous tous et de créer une « communauté en ligne » est tout simplement remarquable !

Mon fils Jonathan, un jeune entrepreneur qui connaît le succès, me parle depuis un certain temps de produire un nouveau film tiré de ma vie. En tant que père, je me sens bien sûr honoré qu'il désire se charger d'un tel projet. Et je suis intimement convaincu qu'un film de qualité, dirigé par un réalisateur de talent, présentant tous les pans de ma vie, pourrait être le bienvenu dans le monde morose d'aujourd'hui. Nous vivons en effet une période de changements profonds, et je pense que cette transition sera facilitée si nous sommes capables de voir la route sur laquelle nous nous engageons, tout en nous souvenant du passé.

Comme vous le savez fort bien, des hommes de mon âge, survivants de l'holocauste, disparaissent chaque jour. Avec leur décès, ce sont des souvenirs qui s'effacent et leur histoire risque d'être perdue pour les générations futures. C'est là quelque chose que je ne peux supporter. C'est pourquoi je cours un marathon et j'aide mon fils à le courir aussi pour réussir à faire produire ce film ; celui-ci réunit je crois tous les ingrédients pouvant apporter un souffle d'air frais dans ces temps incertains. Il pourrait également constituer un exemple vivant pour la jeunesse du monde entier : « l'impossible est possible », et l'espoir l'emporte toujours sur le désespoir. Depuis des temps immémoriaux, aucune personne, aucune force, aucun régime n'ont jamais détruit la quête de bonheur de l'être humain. Ce film est susceptible, selon moi, d'incarner le témoignage rayonnant de l'indomptable esprit humain et du triomphe éclatant du bien sur le mal.

Mon fils n'est pas un producteur de cinéma et ne dispose pas des fonds nécessaires pour assumer seul ce projet ambitieux. Toutefois, il espère, grâce à l'aide de mes lecteurs, pouvoir lever suffi samment de fonds pour commencer à donner forme à ce projet et approcher des producteurs de haut niveau.

Bien que cela me semble difficile à croire, le nombre de ceux qui me lisent de par le monde avoisine 30 000 000. Et si seulement 1 % d'entre eux donnent chacun €10, alors mon fils disposera des fonds nécessaires au démarrage. Après bien des heures de discussion, Jonathan m'a démontré qu'internet est le meilleur moyen de m'adresser à mes lecteurs, de leur demander ce qu'ils en pensent et peut-être de mettre en branle le film.

Il souhaite en fait faire appel aux services d'un scénariste de renommée internationale afin de réaliser un script basé sur mes livres et interviews. S'il parvient à financer le scénario avec votre soutien, vous mes lecteurs, il est convaincu que les producteurs investiront alors dans un film qui sera mon legs pour vous et pour les générations futures.

Pour être tout à fait honnête, j'ai d'abord été un peu sceptique quant à savoir si le mode de financement du script qu'il me proposait pourrait fonctionner. Mais quand il m'a ensuite expliqué la manière dont certains artistes dans l'industrie de la musique actuelle financent leurs propres albums et leur carrière, alors j'ai vraiment commencé à croire que nous aussi, nous pourrions y arriver. En effet, ces artistes réussissent à être produits grâce à internet et à l'appui que des sites tels que www.mymajorcompany.com leur apportent. Cette façon d'ainsi réunir des capitaux avec le soutien des fans et du grand public est ingénieuse et a ouvert la voie du succès à bien des jeunes gens talentueux du monde de la musique.

Comme vous pouvez le voir, il y a un lien évident entre ce que les musiciens en herbe ont réalisé et ce que j'espère moi aussi réaliser avec votre aide.

Avant d'encourager mon fils à aller de l'avant avec son projet, je voulais m'adresser à la centaine de lecteurs qui m'ont écrit tout récemment, et ceci pour leur demander ce qu'ils pensent sincèrement de cette idée. Je me permets donc de vous demander quelques minutes de votre temps en me répondant.

Si vos réponses sont encourageantes, alors je plaiderai sans aucun doute pour que Jonathan se lance, puisque je serai assuré de votre soutien dans un projet qui nous permettra à tous de jouir d'un succès éclatant. Nous aimerions que vous participiez activement en faisant passer le mot et en transmettant votre enthousiasme à votre entourage. Continuer, comme vous le faites peut-être déjà, à prêter mes livres à vos amis et vos proches, et parlez-leur du projet de mon fils de porter ma vie à l'écran.

Comme vous le savez sans doute, j'ai fait don des droits d'auteur de tous mes livres à la Fondation Dina Gray. Si notre projet devient réalité, les bénéfices du film seront redistribués via une fondation de charité aux éducateurs et étudiants de santé naturelle en créant des « Health Schools » (écoles de santé). Ces établissements seront entièrement consacrés à l'enseignement de la pensée et de la vie au service de la santé. Je rédige actuellement des textes relatifs à ce projet, ils seront sous peu accessibles à tous sur mon site web. C'est un sujet qui me passionne grandement et voilà longtemps que j'espère pouvoir continuer à nourrir et développer ce concept pour le bien de tous.

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire ma première communication électronique, cela fut une véritable aventure pour moi ! J'espère donc que vous pourrez trouver le temps au cours des jours à venir, de me faire parvenir vos réflexions et vos commentaires.

Enfin, un grand merci à vous tous pour votre fidélité et votre soutien de toujours, je me sens très honoré de vous compter parmi mes nouveaux « cyber-amis ».

Meilleurx vœux de bonheur et de santé pour l’année 2009.

Fraternellement vôtre,

Martin Gray "


Un peu de musique :


Hymne international gitan "Gelem gelem ",

joué et adapté (création) à la guitare par Tonio Moraito de Almeria et au violon par Stefan Romanoff (que Dieu ait leurs âmes ! Des amis que j'ai perdus) et chanté par Tonio Moraito donc


Notre Route vient de réouvrir ses portes en blog, lien corrigé sur le côté
(15 septembre 2009)


ROMANES

Gelem, Gelem lungone dromensar
Maladilem baxtale Rromençar
A rromalen kotar tumen aven
E chaxrençar bokhale chavençar

A Rromalen, A chavalen

Sàsa vi man bari familja
Mudardás la Kali Lègia
Saren chindás vi Rromen
Vi Rromen Makkar leone vi tikne charorren

A Rromalen, A chavalen

Putar Dvla te kale udare
Te saj dikhav kaj si me manusa
Palem ka gav lundone dromençar
Ta ka phirav baxtale Rromençar

A Rromalen, A chavalen

OpreRroma isi vaxt akana
Ajde mançar sa lumáge Rroma
O kalo muj ta e kale jakha
Kamáva len sar e kale drakha


A Rromale, A chavalen


FRANCAIS

J'ai voyagé sur de longue routes
J'ai vu des Rroma heureux
Ils ont voyagé loin et longuement

J'ai rencontré des Rroma fortunés
Oh adultes Rromani
Oh jeunesse Rromani

Rrom d'où que vous soyez venus
Avec vos tentes sur des routes fortunées
J'avais une trop grande famille
Mais la légion noire les a assassinés
Venez avec moi Rroma du monde

Là où les routes ont été ouvertes par les Rromani
Maintenant il est temps de relever la tête Rroma
Nous ne réussirons qu'en faisant l'effort

HYMNE GITAN : GELEM GELEM
interprété a capella (très émouvant)
peut-être un jour à nouveau disponible j'espère...

A très bientôt... Et re-bonne année à tout le monde et à Martin Gray!
Suite : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.fr/2009/01/9-lettre-ouverte-martin-gray-sur-les.html

vendredi 23 janvier 2009

7. Message d'Isabelle du 23 Janvier 2009

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bonjour ... ma petite maman ! tu es fatiguée .... et ce temps .... tous ces évènements ... ne sont pas faits pour arranger les choses ! heureusement il y a des "rayons" positifs .... qu’il faut savoir regarder ! qui aurait pu penser qu’un président "noir" serait élu ??? (tu te souviens .. maman .. comme tu étais sensibilisée quand tu lisais :"la case de l’oncle tom" !!) il est vrai que les médias diffusent de plus en plus de sujets négatifs .. qui ne font qu’accentuer le malaise et le mal-être des gens ! il y a de belles choses .... toutes simples !!! ne vous attardez pas sur le passé .. le plus beau des futurs sera en fonction du présent ! nous ne vous "leurrons" pas .. mais essayons de vous soutenir et de vous faire "lever" la tête !! car il est des choses que vous ne comprendrez que lorsque vous accepterez d’êre pleinement à la place où vous vous trouvez actuellement et dans la situation qui est la vôtre .... ICI et MAINTENANT !!! nous en savons la difficulté ... d’où nos encouragements et notre tendresse !! vous avez de l’aide .... nous sommes tellement attentifs à tout ce qui vous touche !!
soyez sûrs de notre vigilance et de notre présence ... même si -encore !- vous ne nous voyez pas ! ne dites pas : "à quoi bon !!! je ne peux rien faire !" mais si !!!! un tout petit grain de sable .... s’accumule avec d’autres et .... peu à peu se forme une dune !! une belle pensée envoie un rayon de lumière .... ne vous culpabilisez pas ... faites que "chaque jour soit un nouveau départ ... et pardonnez-vous pour hier !" et n’oubliez pas que "la tendresse a ses raisons que le coeur comprend très bien !" courage ... nos aimés ! vous n’êtes pas seuls ... gardez confiance et restez "au coeur de l’espérance" ! que cela soit !!
haut le coeurs !
Isabelle
car :"l’amour est la goutte d’eau qui redonne la force à une fleur flétrie de se relever !" (à méditer ? et à essayer d’appliquer ? )
le 23 janvier 2009


Je poste deux billet coup sur coup (billet précedent "La gitane")... et celui d'Isabelle Lionnet qui vient d'arriver!

Je suis d'autant plus bouleversée de ce message d'Isabelle Lionnet que lorsque j'étais gamine et adolescente, il y à deux livres qui ont marqué ces années : La case de l'oncle Tom de Harriet Beecher Stowe et Paul et Virginie de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre .
A tel point, que pour La case de l'oncle Tom, avec une amie d'enfance, Anne-Marie,qui habite maintenant à Créteil, on avait l'habitude de se lire et relire tout haut des passages, et on fondait en larmes à chaque fois (c'était à qui pleurerait le plus Lol!). Nous êtions très impressionnées par ce chef d'oeuvre.
Pour ceux qui ne connaissent pas, à lire absolument!
Merci Isabelle! Oui, tournons-nous vers l'espoir et voyons les résultats positifs et quittons le négatif! Oui! Qui aurait pu penser qu'un Président noir serait élu?

Précedent lien :
http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2008/11/2-usa-et-si-nous-rvions-encore-plus.html

6. La gitane.

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Lucie, surnommée "La choute" était bien pensive cet après midi au bord de l'eau à Palavas...
Elle avait un compagnon mais se posait des questions sur sa vie.
Il faisait beau...Mais elle n'irait pas se baigner, après ce qui leur était arrivé à elle et sa copine quelques temps auparavant!
Ni l'une ni l'autre ne savaient nager.. Ce matin là, la plage était tranquille, quelques baigneurs seulement et deux hommes au loin paisiblement entrain de discuter sur le sable.
Elles avaient été faire trempette et s'étaient un peu trop éloignées de la plage quand tout à coup une vague leur avait fait perdre pied.
Prises de panique elles se débattaient en hurlant et perdaient leurs moyens! Elles commençaient à couler.

Les deux hommes s'élancèrent à leur secours et l'un d'eux empoigna Lucie par les cheveux et la hissa hors de l'eau. Suffocante, s'agrippant à lui, ma mère écarquilla les yeux et lorsqu'elle eut retrouvé son souffle s'exclama : "Mais...vous êtes Charles Trenet!"
"Oui" lui répondit'il en souriant " Je suis Charles Trenet, mais vous, ça va maintenant ?"
Pour le remercier, ma mère accepta sa proposition.
Son ami était peintre, il avait besoin d'un modèle...nu, et bien, qu'importe! Ma mère se prêta, en tout bien tout honneur! De toutes façons, elle ne risquait rien...Il fit deux tableaux d'elle et lui fit cadeau d'un.

Voilà pourquoi pendant des années j'ai vu trôner au-dessus du lit de mes parents un tableau représentant une femme nue, de dos, avec un quart de profil, que j'ai finit par identifier...Et j'ai su toute l'histoire.
L'anecdote, c'était pour le fun...Tout le monde n'a pas la vie sauvée par Charles Trenet! Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit
Et voilà pourquoi à une période de ma vie d'étudiante, j'ai à mon tour relevé le défi : Puisque ma mère l'avait fait! Etudiante à Clermont-Ferrand, ayant besoin d'argent, je fus un temps modèle nu aux Beaux Arts, et n'ai jamais eu de problème, à part avec un "fils à papa" (lui-même élève) qui m'attendit, triomphant, deux fois à la sortie dans sa voiture sport : je l'ai si vertement rejeté qu'il n'insista pas!
J'ai pu constater que les étudiants aux Beaux Arts vous regardent comme un objet, tout juste s'il vous voient, et c'est très bien comme ça!
J'ai pu constater aussi que rester immobile pendant deux heures d'affilée est extrêmement fatiguant et très mal payé!
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Pendant que la choute regardait la plage, une gitane l'observait et s'approcha d'elle.
Les gitanes, elle les connaissait bien et résistait toujours à leur assauts. Les lignes de la main, elle n'y croyait pas trop...
Et puis autant se tirer les cartes! Elle se les faisait elle-même en dilettante.
" Les lignes de la main! Donne-moi ta main droite!" De guerre lasse cette fois-ci, ma mère pensa "pourquoi pas ?" et comme elle avait un peu d'argent sur elle, elle lui tendit sa main : 

 " Tu es avec quelqu'un mais tu ne resteras pas avec lui! (regard inquiet de ma mère) Ecoute! Tu rencontreras quelqu'un d'autre, il sera très bien! "(Elle s'interrompt)

" Tu auras un enfant, une petite fille.. Mais.. .Elle ne sera pas de toi!"
(regard très étonné de ma mère)
" C'est comme ça, laisse moi voir, ne parle pas! Elle ne sera pas de toi, elle aura de grands yeux, elle n'aura pas un destin comme les autres"
et elle lui dit une dernière phrase à mon sujet, hautement symbolique que je ne révèlerais pas.

Pas tout à fait un an après ma mère sera abandonnée par son compagnon qui s'enfuira avec toutes ses économies à elle et sa.. meilleure amie...

De tempérament fonceur, ma mère s'en remettra vite grace à l'aide d'une autre amie et rencontrera mon père. Ils se marieront mais seront dans l'impossibilité d'avoir un enfant.

Sa future belle-soeur (mais qu'elle ne connaissait pas encore au moment de la voyance!) mourra en me mettant au monde et ils me prendront en charge et plus tard m'adopteront.......!

J’ai fait répéter à ma mère cette voyance je ne sais combien de fois, tant elle est troublante de véracité ! Les mots qui revenaient étaient toujours les mêmes, sans erreur !Ma mère s'offusquait même lorsque j'essayais de l'influencer en lui disant qu'elle avait du déformer, avec le temps, les paroles de la gitane.
Comment cette gitane, et ma mère en a été très troublée par la suite, avait-elle pu lui dire qu’elle aurait une petite fille qui ne serait pas d’elle alors que les événements ne s’étaient pas encore produits ? Ce n’est pas la même chose que de « prédire » une chose alors qu’un contexte peut laisser supposer que...
ou bien que des événements présents peuvent laisser deviner une éventuelle suite logique, etc...
Ma vie n’a pas été ordinaire, cela aussi est vrai. Je suis souvent sortie des sentiers battus, aussi bien dans mes expériences personnelles, dans mes rencontres que dans mes expériences spirituelles…C’est un fait.
Je n’ai pas de « grands yeux » mais de famille, on aurait plutôt les yeux cernés...
Est-ce cela que la gitane à vu ?
Où est-ce plus symbolique : le regard, voir loin… ? Au-delà de ce que l’on voit d’habitude..
Au-delà… ! Le regard sur l'au-delà...?
Quoiqu'il en soit si je ne veux ni confirmer ni nier la voyance en général, je reconnais que cela est troublant.

Je ne pense pas que cette gitane ait tout vu dans les lignes de la main de ma mère, mais plutôt que les mains de ma mère lui ont servi de support et qu'elle a surtout eut une vraie inspiration, on dirait maintenant "un flash" très impressionant, brillant!
Et je pense que dans la voyance, si voyance il y à, on ne peut "voir" juste que très rarement. Mais la voyance n'est pas mon domaine ni ma passion, alors...
Cependant je reste très prudente.
Mais j'ai voulu relater cette histoire assez étonnante!




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Revenons à la danse.
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Puisque le sujet ici est passion gitane, je pose trois vidéos de danses gitanes! Et ce n'est pas de la rumba, car la rumba est venue bien après! Les gitans dansaient bien depuis longtemps!
Une vidéo qui nous enmène dans les rues des Saintes Marie de la Mer, avec des danses tziganes, c'est prit sur le vif!
Une magnifique vidéo de danse gitane russe avec Katrina Benefit dans la danse :


Et pour terminer, un éblouissement avec Fatima Serin dans la danse :



Voir : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2008/11/1-le-coeur-dune-mre-le-paranormal-3.html

vendredi 16 janvier 2009

5. D'autres peuples nomades menaçés !

Il n'y à pas que les gitans dont l'identité et la liberté est menaçée, comme l'a été celle des indiens d'Amérique, il y à aussi les Touareg qu'aimait tant le Père Charles de Foucauld.
Que dirait-il s'il était encore vivant ?

Même si les Touareg refusent cette appellation arabe :
" les Touareg refusent en général ce terme d’origine arabe et généralisé par les Français pour les désigner. Ils préfèrent utiliser le nom de Kel Tamacheq (ceux qui parlent le tamacheq, une langue du groupe berbère) ou de Kel Taggelmoust (ceux qui portent le chèche indigo)" fin de citation.

Les multinationnales, pétrole, gaz, uranium exploitent leurs territoires et les polluent! Et les exploitent donc eux-mêmes!

Je sympathise à la cause des Touareg - les Kel Tamacheq, car pour moi,
ils sont l'âme du desert, je ressens cela au plus profond de moi-même.


Citation : " Les Touareg nous ont toujours donné une image particulière de la liberté. Ces hommes sont des Berbères, n' appartenant ni à une nation, ni à une race, mais à un ensemble culturel bien spécifique , puisqu' ils ont des usages, des coutumes, et une langue bien à eux: Une moitié des Touareg se trouve au Niger, et leur langue fait partie des langues nationales reconnues. "

Certains sont déjà sédentarisés... Sans parler des assassinats commits sur leurs personnes.
Bien sûr leurs répliques se font par les armes et la violence entraine la violence (Rébellions, émeutes, à Tamanrasset, au Niger)... Mais que peuvent faire ces nomades ainsi prits au pièges ?
Que faire ? Quelle est la solution ?
On en parle pas assez, c'est scandaleux!

Les Touareg les "Kel Tamacheq" si utiles au commerce autrefois, compagnons de Foucault lorsqu'ils passaient, si passionné par leur culture qu'il en a créé un dictionnaire tamacheq et une traduction de leurs poèmes!
C'est surtout grace à lui que je les ai connus d'ailleurs!

Je suis profondément désolée lorsque je constate une telle deperdition de culture et de mode de vie, un tel mépris vis à vis d'un peuple si ancien, moi, la si lointaine occidentale...
Voici une très belle et originale vidéo :




Solidarité pour le peuple Touareg!


LIENS A LA SUITE :
http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2008/12/8-le-fou-damour.html


http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2009/10/4-la-femme-des-sables_07.html

vendredi 9 janvier 2009

4. Regards sur l'Algérie, part three.



Algerian DREAMenvoyé par Ouled-Ali


Nostalgie

Quand me trouvant sur la côte antiboise,
Je vois la mer, en la belle saison,
Mon cœur perçoit, par delà l’horizon,
La vision de la rive algéroise.

La même mer baigne les deux rivages,
Et sur les flots aux reflets verts et or,
Mes souvenirs reprennent leur essor,
Pour survoler les rochers et les plages.

Au-delà de la brume des côtes,
Je vois les monts bleutés du Djurdjura,
Et, bien plus loin, berçant le Sahara,
Les deux Atlas avec leurs cimes hautes.

A mes regards, dans les monts et la plaine,
Sous le soleil s’animent les citées,
Et la rumeur de ces lieux habités,
Vient m’effleurer comme une fraîche haleine.

Alger la Blanche, ainsi qu’une odalisque,
Sur ce rivage, en se mirant dans l’eau,
S’étend rêveuse, à l’ombre des coteaux,
Aux flans couverts de pins et de lentisques.

Oran, la ville aux senteurs de salines,
Etincelante sur ses falaises d’or,
Chaude oasis s’étendant jusqu’au port,
Que Santa Cruz bénit de sa colline.

Dans les hauteurs où les aigles culminent,
Dominant les Hauts Plateaux et le Tell,
Et surplombant les gorges du Rummel,
Sur son rocher se dresse Constantine.

Alors mon âme, en voyant ces images,
Du sol natal, s’emplit d’émotion,
Tant est vivante en moi l’obsession,
Des souvenirs qu’enchantent ces mirages.

A. Bossenot.<:P>


Les Pieds-Noirs

Si j’ai passé ma vie où chante la cigale,
O, ma belle Algérie ! Et qu’avec tant d’amour,
J’ai construit mon foyer sur ta rive idéale…
Puisque ma tombe attend déjà mon dernier jour,
Je suis donc un « Pied-Noir »

Si l’azur a vibré des accords de tendresse,
Dont déborde mon cœur ; si j’ai toujours chanté,
Tes plaines, tes coteaux ; si ma lyre, sans cesse,
Vante dans l’univers ton charme et ta beauté,
C’est que je suis « Pied-Noir »

Et vous tous qui vivez sous ce ciel de lumière,
Enviés des jaloux, enviés des méchants,
Vous les anciens de cette terre hospitalière,
Qui rappelez des souvenirs aussi touchants,
Vous êtes « Pieds-Noirs »

Des généreux vergers ont remplacé les friches ;
Les vignes et les blés courent les environs ;
Ces citées et ces sports, ces villages si riches,
Que hantaient autrefois panthères et lions,
Sont l’œuvre des « Pieds-Noirs »

Tous ceux qui sans mesure, ont mêlé leur carrière,
Oeuvrant d’un même cœur sous les mêmes drapeaux ;
Tous ceux qui doucement dans tous les cimetières,
Sont allés retrouver un bien digne repos,
Sont aussi des « Pieds-Noirs »

François Molinis.



Le grand voyage

Debout, devant la tombe, la vieille dame priait.
De lourdes larmes chaudes sur son visage coulaient.
Depuis plus de seize ans elle attendait ce jour,
Revoir ce bout de terre, soulager son cœur lourd.

Devant ses yeux mouillés les souvenirs passaient.
Ils étaient si heureux dans leur humble foyer.
Les enfants grandissaient et la famille unie,
Allait paisiblement au chemin de la vie.

Puis vint alors la guerre. Le fils avait vingt ans.
Pour défendre la France il s’en alla content.
Et dans ce petit coin de cette terre d’Algérie,
Une femme, chaque jour, pensait à son petit.

Le cruel destin fit qu’il ne revint pas.
Ils furent plusieurs milliers à être dans ce cas.
Et les années passèrent. La fillette grandit,
A l’horizon hélas, le ciel s’assombrit.

De tragiques évènements, de grandes décisions,
Firent que le père, usé, rejoignit son garçon.
Et les deux femmes seules, allaient au cimetière,
Se recueillir ensemble sur la tombe du père.

Hélas, elles durent un jour, elles aussi s’en aller.
La jeune fille, à son tour, s’est un beau jour mariée.
De beaux enfants rieurs vinrent bénir cette union,
La vieille dame, heureuse, écoutait leurs chansons.

Mais souvent ses pensées étaient loin !... Au pays !
Ses enfants la comprirent et ils purent ainsi,
Lui offrir le voyage pour qu’elle puisse enfin,
Auprès d’un être cher libérer son chagrin.

Debout devant la tombe une vieille dame priait.
De lourdes larmes chaudes, sur son visage coulaient.
Alors son cœur meurtri se déchira soudain,
Elle parti pour le voyage dont nul ne revient.

Henri Almos.<:P>



Moktar

Il s’appelait Moktar,
Il était marocain.
Mais il songeait en vain,
A son lointain douar.

Taxiteur consciencieux,
Il avait la faveur
De clients très sérieux,
Ce qui était flatteur.

Mais il était aussi,
Bon père et bon mari,
Ayant toujours soucis,
De la vie sans pari.

Amical et souriant,
La route était pour lui
Un domaine exaltant,
Souvent malgré la pluie.

Il inspirait confiance
Et l’on pouvait à lui,
Se confier sans défiance,
Même si c’était de nuit.

Mais vint l’heure sinistre,
Du terrorisme sanglant,
Avec ses jours bien tristes,
Faits de larmes et de sang.

Ignorant la terreur,
Il allait comme toujours,
A Oran ou ailleurs.
Et ainsi chaque jour.

Cependant les tueurs,
Son fils allaient le prendre,
Mais surmontant sa peur,
Cet homme devait surprendre.

Poursuivant son travail,
Avec un beau courage,
Il roulait sans relâche,
Soulageant bien des cœurs.

Mille neuf cent soixante deux,
Aller sonner le glas,
Des espoirs et vœux pieux
Nos corps étaient bien las.

Un matin de Juin,
Résigné mais confiant,
Je lui confiais les miens,
Ma femme et cinq enfants.

Je revois son sourire,
Lorsqu’il revint satisfait,
Tout heureux de me dire :
Le nécessaire est fait.

Obligé lui aussi,
De quitter l’Algérie,
Il doit, le cœur noirci,
Retourner au pays.

A cet ami fidèle,
Je tiens à rendre hommage,
Sans discours ni chandelle,
Comme le veut le courage.

Merci mon cher Moktar,
Pour ta fidélité !
Là-bas dans ton douar,
Reçois mon amitié.

A.D.
Perpignan, Octobre 1978.<:P>

ICI VIDEO SUPRIMEE
envoyé par Algerienne6713

Que suis-je aujourd’hui ?

« Yo no puedo olvidar
El recuerdo de mi tierra ;
Siempre lo quiero guardar
Como si tesoro fuera »

Que suis-je aujourd’hui sans Alger ?
Suis-je français ? Suis-je Algérien ?
Les avis semblent partagés…
Je crois que je ne suis plus rien ;
Plus rien qu’une grande tristesse,
Plus rien que l’ombre de moi-même ;
Un pauvre amant sans sa maîtresse,
Ne pouvant plus dire « Je t’aime »

Que sont-ils eux que j’ai laissés,
Sur l’autre rive, sans défense ?
Pensent-ils encore au passé ?
Parlent-ils entre eux de la France ?
On dit qu’ils souffrent sans mot dire,
Se contentant de presque rien ;
Et qu’en leurs yeux chacun peut lire
La détresse des algériens.

Que suis-je aujourd’hui sans Alger,
Loin de mes frères misérables ?
Les avis semblent partagés,
Je ne suis surtout pas coupable.

Armand-Claude Villa
(Afin que rien ne se perde)


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Les adieux d’un Pied-Noir

Adieu belle Algérie, pays qui m’a vu naître,
Terre où mes chers parents y dorment pour toujours.
Je t’ai fuie comme un lâche et malgré tout l’amour,
Que je te conservais, tout au fond de mon être.

Adieu Alger la Blanche, ville de ma jeunesse,
Je t’ai quittée meurtrie un beau jour de printemps,
En y abandonnant mes souvenirs d’antan,
Mes enfants, mes frères et sœurs auxquels je pense sans cesse !

Adieu Abbès, Ali, Saïd et puis Zora !
Avec qui j’ai vécu dans la fraternité,
Empreinte de sentiments pleins de sincérité,
Et pour qui ma mémoire jamais ne faillira.

Alger, Constantine, Oran, Philippeville,
Plaines de la Mitidja, du Chélif, de l’Habra,
Et vous riches vergers, au-delà d’Orléanville,
Cet ensemble fait honneur à nos cerveaux et bras.

Adieu donc Algérie qui veut l’indépendance.
Mais sache qu’elle se fera qu’avec tous ses enfants,
Chrétiens, Israélites et aussi Musulmans,
Qui recourront toujours à l’aide de la France.

Car souviens-t’en que pendant cent trente ans,
Elle mit à ta disposition son génie créateur,
Traduit par l’œuvre grandiose du colonisateur,
Enseignement, santé, routes,
Voies ferrées, ponts, tout cela est édifiant !

Et pour en terminer garde ta reconnaissance à la France éternelle.
Mais l’Algérie nouvelle, sera t’elle plus accueillante et belle ?

Henri Tropin.


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Le secret des moutons

A l’aube paisiblement,
La montagne s’éveille,
Tandis que doucement,
Se montre le soleil,
Et bientôt du vallon,
A l’assaut de la pente,
Partent les moutons.

La montagne est si brûlée,
A midi
Que tout y est rocaille,
Seuls survivent quelques oliviers,
En compagnie,
Du chant des cigales.

A la tombée de la nuit,
Bien sagement attroupés,
Les moutons regagnent la bergerie,
Repus et rassasiés.

Le berger qui les guide,
Connaît leur secret.
Et lui qui les voit vivre,
Lui seul sait.
Il a vu le troupeau,
Grimper sur le plateau.
Il a vu le troupeau,
Frémir sous le vent chaud.
Et puis,
Unique témoin de ses merveilles,
Il a vu, un à un, les moutons,
Tendre le cou vers le soleil,
Et s’abreuver à ses rayons !

Isabelle Morvan.
« Ensemble »


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A tous les fils du soleil,
et particulièrement à l’intention de Marcel Bellier

Je suis né de parents modestes, fort honnêtes,
Et mes aïeux étaient de simples ouvriers,
Dont les parents, un jour, contraints par la disette,
A grand regret d’ailleurs, durent s’expatrier.
Ils eurent – j’eu comme eux pour seul bien le soleil.
Un soleil radieux, plus cher qu’une fortune,
Un soleil généreux, à nul autre pareil,
Qui faisait oublier toutes les infortunes.
Il était notre ami, le compagnon fidèle
Que l’on cherche souvent sans jamais le trouver ;
Que la nuit nous volait, mais que l’aube nouvelle,
Nous rendait plus ardent, nullement éprouvé.
Il répandait partout ses bienfaits, sa lumière,
N’épargnant pour vous plaire aucun de ses rayons :
La source intarissable allait, courait légère.
De l’humble maisonnette au riche pavillon.
Il emplissait les cœurs, réjouissait les âmes,
Aidait les souffreteux à combattre le sort,
Rendait bien plus fougueux le regard de nos femmes,
Et moins brut les pleurs des vivants pour les morts.
Il caressait les monts, les collines, les plaines ;
Semait des gouttes d’or sur la mer immobile ;
Et quand venait le soir, il quittait à grand peine,
Les toits de nos maisons et le cœur de nos villes.
Il mûrissait les fruits de l’arbre centenaire,
Gardant pour d’autres cieux son éternel dédain.

Une fois, une seule, il se voila la face,
Au début de juillet de l’an soixante deux,
Pour ne pas voir ses fils quitter en peu d’espace,
Le sol qu’ils avaient fait de leurs gros doigts calleux.

Armand-Claude Villa
(Afin que rien ne se perde)


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Je voulais mettre des vidéos du voyage à Mascara 2007 de quelques Pieds-Noirs de l'association "Les amis de Mascara" du site en lien ci-contre "Mascara, Algérie de ma jeunesse", mais même si je mets le code pour integrer ces vidéos, les vidéos s'affichent mais ne s'ouvrent pas...Je ne sais pas pourquoi. Auusi je mets les liens, il n'y à qu'à cliquer pour ceux que cela interressent.
La deuxième vidéo m'émeut beaucoup car il y à la visite, rue Paul Doumer, de la Maison Miraglia où habitait ma grand-mère. C'est d'ailleurs grace à Pierre Rubira et Maurice Banos (Grand Vizir du site Lol!) si j'ai pu avoir deux photos de cette maison même si j'en ai égarée une...Mais ce n'est pas perdu...
Et comme ils sont bien accueillis par les algériens!



http://video.google.com/videoplay?docid=3308982065335613865&hl=fr



J'avais aussi trouvé une très belle vidéo sur la visite par des Pieds-Noirs de Santa Cruz à Oran (Wahran en arabe) et avec tous ces liens et l'émotion, pas moyen de la retrouver...
Je parle d'émotion parce-que j'avoue que ces poèmes m'ont fait pleurer... Puissance des mots...
Le film "Les Pieds-Noirs, histoire d'une blessure" de Gilles Perez a été thérapeutique pour moi.
J'en parle par deux fois dans ces deux liens (puisque la pose de ces poèmes est une suite de ces liens) comme je l'avais annonçé :
http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2008/05/2-l-bas.html


Le reportarge de Gilles Perez est exemplaire : Empreint d'objectivité de pudeur et de respect, aux creux de récits d'une tourmente indiscible!


En voici un tout petit extrait. La vidéo est très courte.
Je préfère mettre celui-là, on peut cliquer à côté de la vidéo et en voir deux autres.
Mais le Pied-Noir qui parle est un de ceux qui m'a le plus marquée. Il a exprimé beaucoup de sentiments intenses (il n'est pas le seul dans le film!) mais avec une attitude de retenue émotionnelle qui m'a impressionnée. A un moment, un seul, il s'est interrompu car il était aux bords des larmes et j'avais craqué : J'avais éclaté en sanglots!
Mais ce n'est pas ce moment là que nous allons voir, et encore une fois, c'est très court :




Quatres autres petits poèmes exprimant quelques ressentis de Pieds-Noirs arrivés en France -Métropole :


1962

Vous ne nous avez pas accueillis bras ouverts,
Petits, mesquins, rancis dans vos sous-préfectures,
Confinés dans vos fiefs aux étroites bordures…
Fallait-il qu’on vous l’ait borné votre univers !
Que l’on ait déguisé la victoire en revers, …
Notre ardeur au travail devenant flétrissure,
Notre combat souillé, risible la blessure,
De dix printemps d’horreur, dix étés, dix hivers
Vous nous avez perdus dans vos lois scélérates,
L’inhumaine rigueur des esprits bureaucrates,
De dossiers en dossiers, de rancœur en rancœur !
Balançant de l’injure à la fausse promesse,
Allongeant le poison avec du vin de messe,
Quand il aurait suffit d’avoir un peu de cœur.

Geneviève De Ternant« Poèmes dans la tourmente »


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Mai 63

Le pays que j’aborde
Est comme un poing fermé
Saurais-je jamais
Faire éclore
Cette fleur d’aube
S’offrant au rois
De vie ?

Le pays où j’aborde
Est mon rideau de fer
Retombé sur une devanture
De rêve
Egorgés
Et la fine fleur de Mai
Griffe mes jambes nues
D’émigrée

Tout rugueux encore
Des façons d’autrefois
Ils viennent tous
Par des routes brûlantes
Ils viennent
Avec au bord des yeux
Leur âme
Dépareillée.

Madame Sarrazin
Née Colette Marmillan-Saintar.


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Sur mes souvenirs

Sur mes souvenirs, j’ai fermé ma porte,
Et tourné la clef avant de partir ;
J’ai pris mes deux fils et j’ai dû sortir,
Vers un monde rouge où la peur m’emporte.

Mais je n’ai pas peur, voyez je suis forte,
Et dans ma maison, je veux revenir,
Pour mourir au moins sur mes souvenirs,
La Patrie est folle et la France est morte.

Allons, mes garçons, les français ont beau,
Nous couvrir de fleurs tout comme un tombeau,
Il leur faut des pleurs pour les photographes.

Leur vote insensé nous fit étrangers,
Mais demain leurs fils sauront nous venger.
Des légions d’honneur en toc qu’ils agrafent !


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Malédiction

O soleil, je te hais !
Sous ton or qui ruisselle,
Jaillissent vie beauté
Mais qui donc les appelle ?
Je les veux rejeter
J’abreuve mon sombre cœur,
Aux sources du souvenir
Et toute ma douleur
Y boit en son délire.

Il est l’heure de pleurer,
Il est l’heure de haïr,
Ma ville si fort aimée,
Crie en vain son martyre.
Et tu éclaires crûment
Ses rues où la mort rôde,
Les yeux hagards d’enfants
Dont la chair n’est plus chaude.

Et tu danses, O soleil,
Sous nos corps étendus,
Et tu bois à la treille
De nos coeurs éperdus,
Dont les sanglantes lames
Te saluent en vainqueurs
Et lacèrent nos âmes.

Et la Provence rit,
Sous tes baisers de feu,
Et moi je te maudis,
Je maudis les heureux.
Ces valets du plaisir,
Détournant leurs regards
De la terre martyre
Immolée au César !

En terre d’exil, ce 3 juillet 1962
Madame Argoud
Femme du Colonel Antoine Argoud.


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Puis vient l'apaisement....


Toulouse, ville rose

Dans le calme tranquille de la ville endormie,
J’aime à me promener en écoutant la nuit,
Elle est faite de silence que rien ne vient troubler,
Si ce n’est le murmure des Jets d’Eaux projetés.

Ils dansent à Jolimont un ballet merveilleux,
Où le jeu des couleurs est un régal des yeux,
Envoûtée par leur charme je préfère m’éloigner,
Pour découvrir plus loin, d’autres trésors cachés.

Me voici traversant le Canal du Midi,
Où glissent les péniches de mes douces rêveries…
Le Boulevard de Strasbourg repose enfin en paix.

Je veux voir dans le calme l’église Saint Sernin,
Oublier son marché du dimanche matin,
Et la foule bigarrée qui espère découvrir,
La chose ou bien l’objet pouvant lui convenir.

Et par la rue Du Taur j’arrive au Capitole,
Où tant de voix célèbres devinrent des idoles.
Que de rêves dans ses murs se sont réalisés,
Et pour d’autres, que d’espoirs a jamais envolés.

Je me sens si petite sur cette place immense,
Qui voit chaque mercredi son marché de Provence,
Sur les pavés rosés j’entends mourir mes pas,
Qui me conduisent tout droit vers cette rue là-bas.

Et par là, j’irai voir couler la Garonne,
En remontant le temps par la rue Saint Rome,
Elle reste le témoin d’un passé qui meurt,
Déjà ses murs anciens changent parfois de couleur.

Des immeubles nouveaux au style américain,
S’érigent un peu partout, c’est la ville de demain.
Dans le quartier Saint Georges la chute a commencée,
Détruisant peu à peu le reste d’un passé.

Voilà pourquoi je veux fixer dans ma mémoire,
Ces vestiges anciens qui firent notre histoire.
Comme un pèlerinage, j’ai visité la ville,
Par un beau soir d’été dans le calme tranquille.

Déjà ! Parait au loin le premier rayon d’or.
La nuit va s’estomper en cachant ses trésors.
Alors mon regard une dernière fois se pose,
Sur le chemin infini de cette ville rose.

Françoise Almos, en exil à Toulouse


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L'épreuve de l'exil, quand elle est surmontée, aide à relativiser bien des choses ici-bas.....


Puisqu’il faut tout laisser

Quand je serais couché près de ceux que j’aimais,
Et que mon corps, devenu une légère poussière,
Aura disparu à jamais,
J’espère que mon âme connaîtra la lumière.

Que ceux, qui en passant liront mon nom,
Gravé sur le marbre noir, en lettres dorées,
Sachent, que sur la terre, les mauvais et les bons,
Ont tous la même destinée.

Qu’ils sachent aussi, que la vie n’est que passage,
Rapide, sans espoir de retour,
Et qu’ici-bas, il est sage,
D’être prêt à tout abandonner un jour.

Richesses, honneurs, puissance,
Tous les biens de la terre,
Dont nous avons la jouissance,
Sont éphémères.

Alors pensons-y bien.
A quoi auront servi tous nos calculs,
Puisque nous partirons sans rien,
A l’aube d’un jour où à son crépuscule.

Jean Boudon
Béziers, le 16 janvier 1978


Oui... Pieds-Noirs ou arabes ont fait les guerres de 14/18 et 39/40, beaucoup ont donné leur vie, c'est ce qui est dit dans des commentaires précedents.
Lorsque les Pieds-Noirs sont arrivés en france, les français les connaissaient mal, beaucoup d'à prioris...et j'avais posé ce poème que je remets :


Français, le savais-tu ?

Que savais-tu de nous, avant de nous connaître ?
Un fidèle portrait n’est jamais qu’un portrait.
Pour nous pouvoir juger – pouvoir te le permettre !
Il fallait négliger l’apparence et les traits.

Il fallait te mêler au peuple de nos villes ;
Vivre avec lui ses joies et partager ses peines ;
Et ne pas te laisser, tel un mouton servile,
Mener sur le chemin qui conduit à la haine.

Que savais-tu de nous, Français de Métropole ?
Savais-tu seulement que nous étions Français ?
Que nous l’étions. Avant qu’un dénommé De Gaulle,
Machiavel galonné, chez nous vint à passer.

Savais-tu qu’Hernandez, Mohamed et consort,
Chérissaient ton pays, car il était le leur ?
Et que pour le sauver par deux fois de la mort,
Ils vinrent le défendre, apaiser ses douleurs ?

Savais-tu qu’aux accents de « votre Marseillaise »
Nos cœurs battaient plus fort ? (Ô, maudites fanfares !)
Et savais-tu qu’Alger était terre française,
Avant de la livrer, inconsciemment, aux barbares ?

Savais-tu ?... Savais-tu ?... Non ! Tu ne savais rien !
Pour toi, nous habitions cette lointaine Afrique,
Où nous faisions « suer le burnous algérien »,
Au nom d’un Empereur ou d’une République.

Armand Claude Villa
(« Afin que rien ne se perde »)


Ce billet est la suite de : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2009/01/1-regards-sur-lalgrie-part-one.html
http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2009/01/2-regards-sur-lalgrie-part-two.html


et surtout :


http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2008/06/2-raconte-moi-lalgrie-grand-mre.html


FIN

mardi 6 janvier 2009

2. Regards sur l'Algérie, part two.



Algérie 1/2 الجزائر envoyé par Recuerdos-Alhambra



Adieux

Vercors qui a tremblé, Vercors qui a souffert,
Je viens puiser en toi quelque oubli pour ma peine…
Comme toi j’ai connu la douleur et l’enfer…
Mon cœur qui était pur a rencontré la haine !
Sais-tu qu’il était beau et ardent mon pays,
Avec son clair soleil, ses moissons, ses vendanges,
Avec son ciel trop vif touchant le Paradis,
Et ses arbres dorés par l’or de ses orages !
Ah ! Les soirs lumineux dans le cœur de l’été,
Et le bleu si profond de nos nuits oranaises,
Ces grappes étoilées dans le chemin lacté,
Si denses qu’il semblait que la nuit fut en braises…


Il a fallu partir… Et nous avons pleuré,
Et nos yeux d’exilés sont si brûlants de larmes,
Qu’ils ne voient plus, hélas, l’éclat de nos forêts,
Ni les longs palmiers bleus qui balançaient leurs palmes…
Nous n’avons plus dès lors que l’amertume au cœur,
Et pour couvrir nos fronts que deux pauvres mains vides !
J’ai partagé de tous les autres le malheur,
Et me voilà comme eux, sur un chemin aride.
Ouvre-moi les sentiers tout éclairés de fleurs,
Prête-moi les ruisseaux, j’y peindrais les méandres,
De ce qui fut nos joies dans les matins meilleurs,
Qui ne sont plus hélas, que tisons sous les cendres !
Comme dans un coffret on enferme l’image,
D’une morte adorée qu’on pleurera toujours,
Je scelle dans mon cœur tes voix, tes paysages,
Algérie que j’aimais, Algérie mon amour !

Marcelle Doran



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Je suis Pied-Noir

Je suis « Pied-Noir », que m’importe la gloire !
Je suis « Pied-Noir », que m’importe la mort !
De mon pays, j’ai voulu la victoire,
Mais j’ai perdu… Et mon cœur saigne encore
Belle Algérie fière d’être française,
Ne serais-tu qu’un paradis perdu ?
Toi qui vibrait sur une Marseillaise,
Oh ! Mon pays qu’es-tu donc devenu ?
Terre bénie, vibrante de lumière,
Où j’ai grandi dans la foi et l’honneur,
Où est passé ton soleil légendaire ?
J’en ai besoin pour réchauffer mon cœur !
J’ai besoin de ta chaleur pour renaître,
Je veux te revoir, mon pays natal !
Je suis « Pied-Noir » et je suis fière de l’être,
Mais, tout au fond de mon cœur, que j’ai mal !

Yvette Ginestar





Que sont devenus ?...

Que sont donc nos chers amis devenus
Fidèles compagnons de jeunesse,
Dans notre foyer, toujours bienvenus,
Cœurs pleins d’exubérante tendresse ?
- Un ouragan les a tous dispersés.
Que sont devenues nos joies d’autrefois,
Les rires tous, les chansons de nos filles,
Le bonheur de se réunir parfois,
Pour de joyeuses fêtes de famille ?
- Au vent de l’exil se sont envolés ! Q
ue sont devenus Rachel, Mimouna,
Mes amis depuis la maternelle ?
Nous partagions les moucrouds, la mouna,
Et nos jeux d’enfant dans les venelles.
- Un coup de siroco nous a séparées !
Qu’à t’on fait de nos belles plages dorées,
Si criantes aux jours chauds de l’été,
Criques profondes au sable mordoré,
Ebats joyeux dans l’eau tiède, gaieté ?
- Un raz de marée a tout emporté !
Et vous tous, noms glorieux de nos citées ;
Kléber, Arcole, Fleurus
– Nos avenues, Joffre, Loubet, Clemenceau, Liberté,
Dans ce chaos qu’êtez-vous devenus ?
- L’ingratitude vous a effacés !
Je vous pleure, témoins de mon passé,
Témoins d’un bonheur enfui à jamais,
En vous perdant, le doux lien est cassé,
Plus rien ne reste de ce que j’aimais !
- Un vent de folie a tout ravagé !

F. Sanchez-Crémino


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Terre d’asile

Après qu’un vent cruel les eût pris de leurs terres,
Désemparés, muets, accablés de stupeur,
Ceux qui venaient de fuir mille scènes d’horreur,
Pleuraient en évoquant foyer et cimetières.
Ils arrivaient ici, le cœur noir de tristesse,
Et touchaient à des bords inondés de soleil,
A des plages dorées où, près du lourd réveil,
Un peuple aveugle encore, s’ébattait en liesse.
Dans leur quête d’oubli, de calme ou réconfort,
Avant de retrouver un bonheur dans l’effort,
Ils cherchèrent d’instinct la douceur méridienne.
Et dans leur chair marquée de tourmente algérienne,
Hébétés, affalés sur quelques lits de camps,
Ils soupiraient après la paix des calycanthes.
Charles Kalfon.



VIDEO SUPRIMEE
EL HOUARI - RAÏ 1oo% ORANNAiS ...
envoyé par Algerienne6713


Remember

Souviens-toi de toux ceux qui là-bas sont restés,
De toutes ces tombes que tu ne peux pas fleurir,
De tous ceux qui, victimes et martyrs sont tombés,
Sous les coups furieux d’une foule en délire,
Ne laissant nulle trace, seul un pieu souvenir.
Souviens-toi de ces pauvres vieillards arrachés,
Déracinés par la tempête meurtrière,
Qui n’ont pu supporter l’exil, ni s’accrocher,
Sur une terre parfois inhospitalière.
Recueille-toi, ils ont droit à nos prières.
Mais souviens-toi bien qu’ils ne sont pas morts en vain,
Ils te laissent à toi, Pied-Noir, un bel héritage,
Celui d’entretenir, passer de main en main,
La flamme du souvenir : Honneur et courage !
De tous les symboles le plus beau témoignage.
Où que tu sois, fais-le briller bien haut, très haut,
Accroche-le dans le ciel comme une étoile,
Qu’elle éclaire ta route d’un lumineux faisceau,
De la sombre nuit qu’elle déchire le voile,
« Souviens-toi » c’est inscrit en rouge au Mémorial.

F. Sanchez-Crémino.





L’autre Monde

L’autre monde est un lieu où je me réfugie,
Quand j’ai le cœur serré où bien quand je m’ennuie.
J’appelle alors à moi les cieux où j’ai vécu.
Ma mémoire est fidèle et me les restitue.
Je revois la maison assise dans les vignes,
Tout au bout du chemin plein d’ornières creusé.
Il flotte autour de moi en écrivant ces lignes,
Le parfum du raisin, dans la hotte écrasé.
Très tôt dès le matin, à peine réveillée,
J’ouvrais ma porte en grand aux rayons du soleil,
Je courrais vers le cep. Sous la feuille rouillée,
Je soupesais la grappe aux grains ronds et vermeils.
Je les avais vu naître à l’aube du printemps,
Puis doucement grossir et gonfler et dorer.
Ils étaient encore là, mais plus pour très longtemps,
Car venait le moment de les récupérer.
Déjà, sur le chemin, s’avançait un fellah,
Saluant de la main ou parfois s’arrêtant,
Pour bavarder de tout, des travaux et du temps,
De la récolte en cours « Assez bonne inch’Allah ! »
L’alouette montait en modulant ses trilles,
La minute était douce et je le sentais bien,
Que n’ai-je pu garder, à l’abri de mes grilles,
Ces automnes sereins dont il ne reste rien !

Denise Lagarde Mostaganem (Angoulême 1978)


on peut cliquer sur la carte pour l'agrandir maintenant.

La chapelle abandonnée (A celle qui illumina notre vie quotidienne)

L’oubli enlise t’il Santa, la basilique ?
Qui surplombait la mer de ses vastes rochers,
Et que nimbait d’or le soleil qui se couchait,
Illuminant l’écume en gerbes allégoriques.
La Méditerranée ondulait, magnifique,
En lapis-lazuli de larmes qui léchaient,
Les contours de la darse. Et la brise séchait,
Les dunes assoupies sous un ciel romantique.
La mouette volait, modulant sa chanson,
Au-dessus des flots bleus, si bémol languissant,
Et la Vierge Marie offrait ses mains ouvertes,
A l’Océano Nox des marins dévêtus,
Par les lames de fond, à la plage déserte.
Non loin du Mudjardo le vieux clocher s’est tu…

Raymonde Canal-Botella



Santa Cruz

Le ciel était d’un bleu, si bleu presque insolent,
Le soleil bienheureux naissait tout doucement,
Derrière la montagne ce témoin du passé,
De gloires et batailles, et volcans trépassés.
Aux pieds de Santa Cruz les quelques maisonnettes,
Aux volets vert de mousse oyaient la chansonnette,
Du cliquetis tranquille de l’eau sur le vieux port.
Du bus qui m’amenait loin, à Monte Christo,
Je pouvais contempler ceux qui se levaient tôt.
Arabes et français sous l’air pur du matin,
Marchaient d’un pas léger ; où seraient-ils demain ?
Depuis vingt ans bientôt, je revois ces matins,
Et ce fier château fort qui surveillait sans fin,
Le port et puis la mer, la terre et le ciel,
Mes larmes sont amères, mes souvenirs de miel.

Adieu ma douce Oran, adieu la France chérie,
C’est moi. C’est ton enfant qui pleure sa patrie.

Fernande Garcia Saint Eugène – Oran, Mai 1962



video suprimée :
VILLES D'ALGERIEenvoyé par Algerienne6713




Précisions : " Abd el Kader est un personnage éminent et charismatique, inscrit au panthéon de l’histoire de l’Algérie contemporaine. Fondateur d’un état moderne, humaniste et mystique, il ne cessa d’œuvrer au rapprochement de l’Orient et de l’Occident et au dialogue des cultures et des religions. Après dix-sept années de lutte contre l’occupation française en Algérie, emprisonné puis libéré par Bonaparte, il s’exile en Turquie, puis en Syrie, où il se consacre à l’enseignement et à la méditation. Il est inhumé à Damas, aux côtés de son maître soufi, Ibn Arabi. Le 27 octobre 2006 le Maire de Paris inaugure une place Abd El Kader dans le 5ème arrondissement, à proximité de la Mosquée de Paris. " Citations : " Si les musulmans et les chrétiens avaient voulu me prêter leur attention, j'aurais fait cesser leurs querelles; ils seraient devenus, extérieurement et intérieurement des frères.•" Abd El-Kader, 1850 Il ne manquait jamais de rappeler ce verset du Coran : « Celui qui tue un homme tue l’humanité tout entière ... »


Ce billet est la suite de :
http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2009/01/1-regards-sur-lalgrie-part-one.html


Voir aussi :


http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2008/06/2-raconte-moi-lalgrie-grand-mre.html


A suivre...Lire : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2009/01/4-regards-sur-lalgrie-part-three.html

lundi 5 janvier 2009

1. Regards sur l'Algérie, part one.

ICI vidéo suprimée

l' algérie ( pour toi jeannine) envoyé par katie82130




Merci Katie, je suis extrêmement touchée! Le compte de katie à été suprimé...




Ce billet est la suite de : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2008/06/2-raconte-moi-lalgrie-grand-mre.html




Mascara Algérie

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuitVoici les poèmes que ma grand-mère avait recopiés dans

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un cahier en mémoire de son pays natal, l'Algérie.





Son écriture était tellement fatiguée que j'ai du parfois me servir de cartes géographique pour comprendre ce qu'elle avait écrit ! Peu de temps avant sa mort elle m'avait donné ce cahier et j'ai comprit que c'était une forme de leg.
Mascara Algérie Inutile de préciser qu'il ne s'agit pas là de prendre quelque parti que ce soit, simplement de comprendre la souffrance que peuvent ressentir des gens qui sont nés dans un pays, et ce depuis des générations (même une seule suffit d'ailleurs)et d'être obligé d'en partir. Pour moi cela s'arrête là. Car je trouve normal qu'un pays colonisé veuille son indépendance. D'énormes bêtises ont été dites d'un côté comme de l'autre, il y à même eu désinformation, cela est classique dans l'histoire en général...Je pense aussi et salue bien bas la mémoire des Harkis.

Comme je l'ai dit, une bonne partie de ma famille, depuis 1830, est de Mascara, département de l'Oranie, Algérie, productrice d'un vin légendaire et patrie de l'Emir Abdel Kader, fondateur de l'état algérien.
Ici on ne va parler que d'amour et de nostalgie pour un endroit où l'on est né, où l'on a grandit et d'où on est parti. De plus certains de ces poèmes sont très beaux. .



Tous ces poèmes ne parlent pas que de Mascara, mais de différentes régions de l'Algérie et leurs auteurs, la plupart, ne doivent plus être de ce monde maintenant. Mais c'est leur rendre hommage que de les poser là, car leurs poèmes sont des cris d'amour.






ABD EL-KADER (Mascara, 6 septembre 1808 - Damas, 26 mai 1883) " L'émir Abd El-Kader(né le 6 septembre 1808 près de Mascara en Algérie - décédé le 26 mai 1883 à Damas Syrie), est un théologien soufi algérien, également écrivain-poète et philosophe, homme politique et résistant militaire face l'armée coloniale française "













" Les Algériens et les Français honorent la mémoire d'Abd el-Kader depuis des générations, mais les uns comme les autres n'ont pas toujours mis en vedette les mêmes aspects de la vie et du rôle de ce personnage fascinant et complexe. Pour magnifier sa victoire sur un adversaire indomptable et longtemps invaincu, la France ne pouvait qu'exalter sa bravoure et sa loyauté _ au demeurant bien réelles _, et elle en a quasiment fait l'un des héros de sa propre histoire!



Les Algériens, de leur côté _ en particulier durant la guerre d'indépendance _, ont souligné son esprit de résistance et son action dans la construction d'un pays dépourvu, à la différence de ses deux voisins du Maghreb, d'unité politique en 1830. Mais l'idéologie laïcisante du FLN l'a conduit à négliger sinon à occulter l'influence spirituelle de l'émir. C'est pourquoi les travaux sur Abd el-Kader, peu nombreux, demeuraient tributaires de visions unilatérales; en outre, une grande partie des archives n'avaient pas été explorées.



Portant un regard nouveau, sans passion, et bénéficiant de documents inédits, trois historiens _ deux Algériens et un Français _ de sensibilité différente restituent l'émir en son temps, lui donnant notamment sa pleine stature religieuse et mystique. "




A la fin de ce billet, je mettrais une phrase et un poème d'Abd El-Kader. Mais qui sont les "pieds-noirs" ?




L’Etiquette, (Mieux vaut en rire)

Dans un pays d’Afrique, s’activaient force rats,
Fort peu prisés par les ingrats.
Ils n’offraient à vrai dire des rats que l’apparence,
Transpirant au travail sans beaucoup faire bombance.
Ils n’offraient des rongeurs que l’aspect général,
Car, pour leur origine parfois mal établie,
On trouvait des mélanges, leur ascendant racial,
Etant de provenance variée, indéfinie…
Les uns n’étaient pas rats, mais plutôt campagnols,
Secs, fiers, exubérants comme des Espagnols ;
D’autres, en bons mulots aussi vaillants qu’habiles,
Se réclamaient méditerranéens des îles.
Ils en fut encore qui, actives musaraignes,
Paraissaient débarqués de Naples ou de Sardaigne !
Un très fort contingent de l’espèce gerboise,
Arborait fièrement une moustache gauloise.
Comme le font Bretons, Auvergnats, Alsaciens,
Gascons et Provençaux, Flamands et Parisiens ;
Les plus bruns, les petits, en un mot les souris,
Industrieux, parlaient Judée, Liban, Syrie…
Tant décrit par la presse avec réprobation,
Le rat d’égout repus, n’était qu’une exception.
Tous vivant avec tous en fort bon voisinage,
Cupidon en jouant nous induit mariages,
Qui donnèrent des petits où se trouvaient mêlés,
Le Celte, le Latin, l’Ibère et le Maltais.
Mais aussi bien souvent le Sémite et l’Aryen.
Si bien que l’ethnologue, lui, ni comprenait rien.
La science en défaut, on du se résigner,
A demander l’avis de l’homme politique :
« Comment donc allait-on pouvoir les désigner,
Ces rats diversifiés, de tous point accourus,
Regroupés en son sol par notre République ?
Sans avoir trop discouru Ni consulté un dictionnaire,
En entorse au vocabulaire,
Ils se virent illico classés :
On en fit des rats pas triés !!!

Y. Boullis.
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Nostalgie

Combien j’ai souvenance
Du lieu de ma naissance.
Sol de mes premiers pas,
Faubourg de Mascara,
Région où le soleil,
Dore les grappes vermeilles,
Où le vignoble est roi,
Et s’étend au-delà.
A perte de vue les vignes,
Où mûrissent les raisins,
En beaux sillons s’alignent,
Et longent notre chemin.
Puis dans le Sud j’avance,
Lieu de l’adolescence,

A Saïda j’ai grandi,
Passé presque une vie.
Je garde en ma mémoire,
Comme une page d’histoire,
Le nom de toutes ces rues,
De généraux connus.
Par ces belles nuits d’été,
Où la brume argentée,
Nous prêtait sa clarté,
Comme un dernier baiser.




Douces nuits de volupté.

J.L. Molinos (Paris) « Ensemble »


Algérie

Rien ne pourra jamais effacer la vision,
De tes montagnes bleues et de l’or de tes champs,
Où le soleil couchant joue ses derniers rayons,
Tandis que l’alouette lance son dernier chant.
Les peintres les plus grands n’ont pas sur leur palette,
Tous ces tons merveilleux dont tu sais nous séduire,
Et tu réjouis nos yeux, tu nous tournes la tête,
Et cette admiration, nul ne peut la réduire.
Il y a ton soleil, il y a tes collines,
Tes oueds fleuris et il y a ma maison.
Quand elle fut bâtie de la pierre opaline,
Arrachée à tes rocs juste après les moissons.
J’avais pensé qu’enfin après une âpre lutte,
Je devais vivre heureuse auprès de mes amis,
Mais devant mon chemin comme un caillou qu’on bute,
Le destin m’a chassée ainsi que mes amis.
Il faut abandonner là tous nos souvenirs,
Mais comment oublier la colline aux cyprès ?...
Eux qui de leur sang bâtirent cet avenir,
Peut-on s’éloigner d’eux, notre cœur est si près !

Comme nos blancs moutons qui accrochent leur laine,
Aux buissons épineux le long de tes sentiers,
J’ai accroché mon cœur aux épis de tes plaines,
Et des sanglots secouent mon être tout entier.
Oui mon être se tourne vers toi et prie,
En te tendant les bras il pleure et il crie,
Adieu ! Mon beau pays.

Mathilde Cutz-Laplace.
A ma mère, Henriette Mibelli-Desjardins




Soir algérien

Déjà le crépuscule enveloppe d’un voile,
La nature assoupie, et la première étoile,
Brille au ciel où s’éteint la dernière lueur,
De l’astre éblouissant qui répand la chaleur.
Une sourde rumeur, de la ville lointaine,
Se mêle au bruit de l’eau d’une vieille fontaine,
Et la brise qui souffle apporte des senteurs,
De roses, de jasmin, ces enivrantes fleurs.
Alors une musique au doux charme exotique,
Rempli l’âme apaisée d’un rêve poétique.
Ce sont des airs de flûte et des chants mélodieux,
Venant du café maure où des gens silencieux,
Rêvent en dégustant des boissons odorantes.
Cet instant est propice aux rêveries charmantes ;
C’est l’heure où la pensée s’envole doucement,
Pour un monde irréel et beau infiniment,
Où l’homme libéré des soucis de la vie,
S’imagine être un dieu et ignore l’envie.
Oubliant son ennui peut-être son malheur,
Dans un songe il goûte un court bonheur.
En ce soir algérien, la nuit et son mystère,
Descendant lentement, s’emparent de la terre.

Suzanne Lombard



Souvenirs

C’était un gros village, dans une région de vignes,
Où poussaient l’olivier, le thym, l’eucalyptus,
Il était propre, riant. Les habitants très dignes,
Se retrouvaient le soir à l’ombre des ficus.
Bâti en moins d’un siècle par des vaillants pionniers,
En un site verdoyant mais couvert de palmiers,
Et fier de posséder des monuments de pierre,
Il portait un beau nom, celui de Laferrière.
C’est là que je suis née, c’est là que j’ai grandi.
Pour les miens et pour moi, c’était un paradis.
Ses nombreuses maisons étaient toutes alignées,
Le long des rues bien droites et toutes ensoleillées.
Entourant un grand square planté de hauts dattiers,
Qui préservaient du vent des massifs de rosiers.
A quelques pas de là, la simple petite église
Egrenait chaque jour, de sa cloche fêlée,
L’angélus du matin, du midi et du soir.
L’école, sans orgueil, avait vu ses enfants,
Use leurs tabliers sur de vieilles tables noires,
Sans distinction de race, chrétiens et musulmans,
Apprenant le français, l’histoire et l’amitié.
A la récréation ensembles tous jouaient ;
Les noyaux remplaçaient billes et osselets,
Quand les fruits mûrissaient au soleil de l’été.
Rien ne laissait prévoir, à cette jeunesse unie,
Le sort si déchirant que des fous égarés,
Lui préparait dans l’ombre, depuis quelques années.
La tourmente arriva, alors nous sommes partis.
Il fallu tout laisser : maisons, biens et amis,
Et même nos parents couchés dans cette terre,
A l’ombre des cyprès du paisible cimetière.
Et nous réinstaller dans un monde différent,
Renouer d’autres liens, retrouver des parents,
Vivre, une nouvelle vie, malgré bien des tourments.
Ainsi les années passent. Je vieillis lentement,
Au milieu des braves gens que sont les Bourbonnais.
Mais mon cœur se souvient et rêve de l’Oranais.
Parcourant rues et champs en compagnie d’amis,
Chaque nuit, par les songes, c’est là-bas que je vis !

Salagnac (Août 1978)
“. . . Je professe la religion de l'amour Et quelque direction que prenne ma monture L'amour est ma religion et ma foi ..." Emir Abdel Kader


A suivre. Lire : http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.com/2009/01/2-regards-sur-lalgrie-part-two.html